L’engagement de n’utiliser que des emballages en plastique réutilisables, recyclables ou compostables d’ici 2025 ne sera probablement pas tenu, selon le dernier rapport d’étape sur l’engagement mondial pour une nouvelle économie du plastique (New Plastics Economy Global Commitment progress report).

Bien que des progrès mesurables aient été réalisés, « le manque d’investissements dans les infrastructures de collecte et de recyclage signifie que l’objectif d’emballages plastiques 100% réutilisables, recyclables ou compostables d’ici 2025 devient inaccessible pour la plupart des entreprises signataires », note le rapport.

Succès du plastique recyclé

Selon le rapport, l’utilisation de contenu recyclé dans les emballages en plastique continue d’augmenter fortement, avec un doublement au cours des trois dernières années. La part de contenu recyclé post-consommation est passée de 4,8 % en 2018 à 10,0 % en 2021. Alors qu’il a fallu des décennies aux entreprises pour atteindre la barre des 5%, les signataires du Global Commitment sont passées à 10% en seulement trois ans.

Échec sur la réduction et le réemploi

Toutefois, si plus de la moitié (59%) des entreprises signataires ont réduit leur utilisation de plastiques vierges depuis 2018, l’utilisation globale au sein du groupe a augmenté en 2021 pour revenir aux niveaux de 2018.

Pire, le rapport note également un recul de la part des emballages réemployés.

La réduction et le réemploi sont pourtant reconnues comme les solutions les plus pertinentes pour agir efficacement contre la pollution plastique.

« La raison pour laquelle certaines entreprises n’ont pas atteint leur pic de consommation de plastique vierge est due à l’augmentation de leur utilisation totale d’emballages en plastique. Cela renforce la nécessité pour les entreprises de découpler leur croissance de l’utilisation d’emballages en plastique », indique le rapport.

Ainsi, 42% des signataires n’ont pas encore introduit de modèles de réutilisation dans leurs stratégies d’emballage.

Manque d’investissement dans les infrastructures

Le rapport montre que de nombreuses entreprises s’efforcent de trouver les moyen de rendre leurs emballages en plastique rigide 100%. Malheureusement, le bénéfice de cet investissement est miné par des infrastructures de collecte et de tri inadéquates dans le monde.

La Fondation Ellen MacArthur appelle donc les entreprises à accélérer en matière de réemploi, d’arrêt des plastiques souples et de réduire leur utilisation de plastique à usage unique. « Le recyclage seul ne suffit pas à arrêter le flux de pollution plastique », insiste la Fondation.

De leur côté les États doivent faire preuve d’ambition dans le cadre du futur traité international contraignant sur la pollution plastique.

« La transparence offerte par l’Engagement mondial nous aide à comprendre l’ampleur de l’écart qu’il nous reste à combler. Il est clair que de grands défis subsistent », conclut Inger Andersen, Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement.

The New Plastics Economy Global Commitment, de la Fondation Ellen MacArthur en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, réunit depuis 2018 plus de 500 organisations, qui représentent 20 % de tous les emballages plastiques produits dans le monde.