L’exposition "Christian Dior, couturier du rêve" (Christian Dior, designer of dreams) ouvre ses portes cette semaine au Musée d’art contemporain de Tokyo, mettant l’accent sur la fascination du créateur français pour le Japon et l’influence de ce pays sur ses propres pièces.

Après Paris (2017), Londres (2019) et New York (2021), l’édition japonaise présente 350 robes haute-couture, dont des pièces inspirées du Japon et exposées dans des décors visant à rendre hommage à la culture japonaise.
L’architecte Shohei Shigematsu a créé des structures, dont une salle recouverte d’une façade tridimensionnelle ondulante construite à partir de papier washi traditionnel translucide collé sur des cadres en bois.

« Quand Dior fait une jupe, il y a une structure et ensuite le tissu est posé dessus », explique-t-il à l’AFP. « On m’a demandé de créer une structure traditionnelle japonaise, alors j’ai pensé aux paravents Shoji, par exemple, qui ont une structure en bois et sont recouverts de papier ».

Chaque partie de l’exposition présente une décoration intérieure différente destinée à montrer diverses formes de la culture japonaise.
« Il y a une section inspirée d’une pièce ordonnée en tatami séparée par des portes coulissantes. Mais tout n’est pas simple et minimal au Japon. [...] Nous avons des designs différents comme les jardins japonais et les kimonos aux couleurs très vives. Je voulais montrer des facettes du Japon que les gens ne connaissent pas »,Shohei Shigematsu.

La maison Dior a présenté son premier défilé au Japon en 1953, et le créateur avait une fascination réelle pour le pays. « Dior avait beaucoup de respect pour la culture traditionnelle japonaise et il l’a écrit dans ses mémoires », indique à l’AFP la commissaire de l’exposition Florence Müller. « Je pense qu’il y a une fascination mutuelle entre la France et le Japon ».

À partir des années 1950, Dior a également collaboré avec des entreprises japonaises, leur donnant les droits d’adapter et de reproduire les styles Dior pour répondre aux goûts locaux. Signe de la popularité de la marque, l’ancienne impératrice du Japon Michiko a choisi une robe Dior fabriquée à partir de textiles japonais lors de son mariage avec le prince Akihito en 1959.

L’exposition de Tokyo, qui se tient jusqu’au 28 mai, comprend des pièces historiques créées par Dior, ainsi que des œuvres de directeurs de création plus récents, et présente plusieurs pièces inspirées par le Japon.

« Cette exposition montre le respect mutuel entre le Japon et la France dans leur approche de l’artisanat, de la mode, du design et de l’art », souligne encore M. Shigematsu.