Patrick Thibiant

Les « Thibiant », c’est d’abord une famille ! En 1970 Aida Thibiant et son mari, Michel, décident de quitter la France et partent s’installer sur la côte Ouest des États-Unis. Un nouveau départ à partir de zéro, lui avec son expérience dans le bâtiment et la construction, elle munie de son diplôme d’esthéticienne. Aida Thibiant trouve rapidement un job dans un salon de coiffure. Elle a du talent et beaucoup d’entregent. Elle s’attire très vite la sympathie puis l’amitié des nombreuses personnalités, en particulier du Showbiz.

La « naturalité » !

En 1973, Aida Thibiant ouvre son propre institut de beauté dans le quartier le plus mythique de Los Angeles, Beverly Hills, en commençant par proposer toute la gamme des produits de la marque française Guinot. Le développement est tel qu’en 1976, le père et le fils, Patrick, s’investissent à leur tour complètement dans l’affaire qui prend le nom de Francosmétique. Ils en profitent pour récupérer les droits de vente des produits Guinot pour l’ensemble du territoire américain mais commencent également à développer leurs propres produits sous la marque Thibiant Berverly Hills.

« Ma mère et moi-même avions des idées très précises sur le type de produits cosmétiques à développer », explique Patrick Thibiant. Des idées qui ciblent en particulier la « naturalité ». Une première génération de ces produits fait son apparition dès les premiers mois de 1980. Et c’est le succès ! D’autres gammes apparaissent et, en 1988, nouveau coup d’accélérateur, grâce à la vente directe à la télévision. « À l’époque, précise Patrick Thibiant, on s’est dit avec ma mère, pourquoi pas ! ». D’autant que le recours à ce nouveau mode de commercialisation correspond à la mise au point d’une nouvelle génération de produits. En quelques mois, les ventes explosent ! « Grâce à la télévision, nous faisions jusqu’à 50 millions de dollars de ventes au détail chaque année », confie Patrick Thibiant. « Il fallait grossir et se donner les moyens industriels nécessaires. » D’autant que la bonne réputation des Thibiant en matière de formulation génère parallèlement des demandes de sous-traitance de grandes marques de produits cosmétiques.

En 1990, c’est le premier contrat avec Bath and Body Works.

Créateur de formules

À partir de cette date, l’avenir de Thibiant International se conjuguera de plus en plus avec la sous-traitance industrielle. En 1995 la firme emploie 60 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 15 millions de dollars. C’est l’année de son installation dans un premier bâtiment dans l’une des zones industrielles de Chatsworth. Trois ans plus tard, la décision est prise d’acheter un second bâtiment, puis un troisième en 2001. Aujourd’hui, Thibiant International s’étend dans cinq bâtiments d’une superficie totale de près de 31 000 m². Entre temps, en 2008, la marque mythique Thibiant Beverly Hills qui a contribué au démarrage du Groupe est cédée.

Patrick Thibiant qui tient les rênes de l’entreprise depuis dix ans concentre sa stratégie autour du concept fort qui se résume en six mots : « Innovation Personal Care, Development and Manufacturing ». Masques, crèmes de soin, produits pour l’acné, shampoings, fonds de teint, la gamme est immense. « Nous sommes avant tout des créateurs de formules », insiste Patrick Thibiant, fier de son laboratoire au top niveau en matière d’équipements qui emploie 25 personnes à temps plein.

Nouveaux conditionnements

Des nouvelles formules mais aussi des nouvelles présentations. « C’est nous qui sommes à l’origine d’un nouveau système de remplissage breveté, explique Patrick Thibiant, qui permet le conditionnement de formules différentes qui ne se mélange qu’au moment de l’utilisation ». Et, en plus, cela se voit de l’extérieur ! Une technique de remplissage qui permet, en effet, d’obtenir des effets géométriques étonnants avec les différentes couches de produits. « Ce sont dix ans de mise au point !  », insiste Patrick Thibiant.

Et l’avenir ? « Il ne peut être que tonique pour nous », explique Patrick Thibiant. « La sous-traitance est une tendance de fond aux États-Unis, qui n’est pas prête de disparaître. Et d’autres secteurs cosmétiques sont à portée de notre main et ne demandent qu’à croître  ».