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Premier constat d’Alcimed : le terme « e-beauty » recouvre une vaste gamme de produits très différents les uns des autres. On compte ainsi des outils électroniques destinés à faciliter l’application des produits ou à décupler leur efficacité, des objets connectés, des applications de monitoring beauté et de connexion directe avec les marques.

Augmenter les performances des produits

Les appareils électroniques destinés à faciliter l’application des soins, à en accroître l’efficacité, en assurer une utilisation plus adaptée, ou à en élargir les effets, se sont multipliés au cours des dernières années.

Alcimed distingue deux tendances principales : la démocratisation des instruments professionnels, d’une part, et l’utilisation de brosses permettant une application plus efficace.

Des appareils électroniques inspirés de ceux utilisés dans les instituts de beauté ou les cabinets de dermatologie sont ainsi mis à la disposition du plus grand nombre. « C’est notamment le cas des appareils utilisant de la lumière pulsée ou des courants pour améliorer un aspect spécifique de la peau. Connus et utilisés par les professionnels depuis plus d’une vingtaine d’années, ils arrivent aujourd’hui sur le marché grande consommation,  » précise la société de conseil, citant les exemples de l’exposition à une lumière rouge pour une action anti-âge ("Luxe" de Tanda), ou à une lumière bleue pour une action anti-acné ("Clear Rayz for Acne" de Quasar), les micro-courants pour augmenter la pénétration des produits et stimuler la régénération cellulaire ("Trinity Facial Toning" de Nuface), ou même l’épilation au laser ("Laser 4X" de Tria.)

L’usage des brosses pour la peau offre quant à lui une approche purement mécanique. Leur nombre est croissant, en particulier en Europe, avec des actions variées : exfoliante (par microdermabrasion), nettoyante (par micro-oscillations ou impulsions d’ions), ou combinant plusieurs actions pour être de plus en plus multifonctionnelles. « De nouvelles brosses dédiées au maquillage sont actuellement commercialisées. Inspirées de la tendance coréenne d’application électrique, elles sont dotées d’un embout qui reproduit le tapotement des doigts et assure une application plus uniforme des fonds de teint, BB crèmes, crèmes hydratantes, anticernes, blush et poudres bronzantes. » On peut ainsi citer l’exemple des applicateurs Color Me d’Eric Jimenez.

Mieux connaître la peau

Autre grande catégorie de technologies émergentes : celles qui visent à améliorer la connaissance de la peau, sa qualité et ses besoins. Des capteurs mesurent des paramètres comme l’hydratation, les imperfections, la coloration, la température, le vieillissement et les agressions environnementales auxquelles elle est soumise (pollution et rayonnement UV).

Le BeautyExplorer lancé par Sony en début d’année en est un exemple parfait. L’appareil analyse la lumière réfléchie par la peau et propose son diagnostique. On peut citer également les outils de mesure de l’exposition au soleil tels que June de Netatmo, ou ceux qui mesurent en continu différents paramètres de la peau comme le patch flexible de L’Oréal, développé avec la contribution de l’Université de l’Illinois.

Améliorer l’expérience des consommateurs

Toutefois, les innovations ne portent pas uniquement sur les soins mais aussi sur l’expérience utilisateur. Deux pistes sont principalement explorées.

La première : aider le consommateur dans son acte d’achat. Certains objets tels que les smartphones et les miroirs électroniques permettent désormais de visualiser les problèmes de peau en temps réel, de faire des essais de maquillage ou capillaires grâce à des interfaces interactives. Les exemples les plus marquants sont le Beauty Mirror de Panasonic et l’application Makeup Genius de L’Oréal.

La seconde : garantir la sécurité et la traçabilité grâce à des emballages intelligents. C’est ce que propose la startup israélienne Visualead. Pour lutter contre la contrefaçon, sa technologie du Dotless Visual Code vérifie l’authenticité des articles en scannant avec son smartphone un code imprimé par un fabricant sur l’emballage de son produit. Chaque code ne fonctionne qu’une seule fois, et ne peut pas être réutilisé ou réécrit par des fraudeurs. Selon Alcimed, des marques comme L’Oréal et Ferrero ont déjà créé des millions de Dotless Visual Codes uniques pour leurs produits en Chine.

« À la lumière des innovations déjà sorties, on peut s’attendre à une explosion du nombre d’appareils électroniques et d’outils digitaux sur le marché des cosmétiques utilisant des technologies de plus en plus originales. Les appareils de demain puiseront sûrement leur inspiration dans des domaines extérieurs aux cosmétiques afin d’apporter de nouvelles fonctionnalités toujours plus surprenantes, révolutionnant notre conception des produits de beauté  », conclut Pierre Gadrat, Directeur de la BU TIM d’Alcimed.