Les consommateurs suisses payent-ils trop cher les produit de la marque Nivea ? C’est la question que se pose la commission de la concurrence (Comco).
L’autorité suisse responsable du contrôle des ententes a ouvert une enquête contre le géant allemand des cosmétiques Beiersdorf dans un différend avec les supermarchés Migros concernant les prix auxquels lui sont vendus les produits Nivea.
L’enquête vise à déterminer si "Beiersdorf dispose d’un pouvoir de marché relatif vis-à-vis de Migros" et "abuse de cette position" pour exiger "des prix plus élevés" que ceux pratiqués pour d’autres détaillants à l’étranger, a précisé la Comco dans un communiqué.
La Comco s’est saisie de l’affaire à la suite d’une plainte déposée par le numéro un de la distribution en Suisse, a indiqué le groupe allemand, contacté par l’AFP.
Migros reproche à Beiersdorf d’exiger des prix plus élevés pour les produits Nivea commercialisés en Suisse que ceux demandés à des détaillants comparables à l’étranger.
"Beiersdorf ne comprend pas ces reproches et apportera tout son soutien à la Comco afin de contribuer à clarifier cette situation", s’est-il défendu dans un communiqué.
"L’objet de cette plainte est une discrimination présumée à l’encontre de la société Migros en rapport avec un pouvoir de marché relatif supposé", a ajouté le groupe qui fabrique des crèmes pour la peau, déodorants, gels douche et shampoings.
Mais "le respect des dispositions légales" est "pour Beiersdorf une priorité absolue", a insisté la branche suisse du groupe allemand.
En 2022, les règles de la concurrence ont été durcies en Suisse, avec l’introduction dans la loi de la notion de pouvoir de marché relatif.
Cette notion s’applique aux cas où une entreprise est dépendante d’une autre et n’a pas d’alternatives raisonnables pour s’approvisionner. Ce n’est pas illicite en soi, mais la loi interdit en revanche de profiter de ce pouvoir de marché relatif pour imposer des conditions abusives, avait alors expliqué la Comco.