Après douze années passées au sein d’une multinationale de la cosmétique, en charge du développement de produits de maquillage, Priscille Charton souhaitait engager sa propre démarche vers une cosmétique plus responsable.

« L’envie grandissait d’intégrer de l’écoconception dans l’innovation des produits. Il y a peu d’offre en maquillage clean, le marché étant moins mature que la clean beauty soins, c’est plus compliqué techniquement. Je connaissais l’urgence à innover différemment dans ce domaine », déclare Priscille Charton, co-fondatrice d’Eclo avec Julien Callède et Marin Susac.

Ensemble, ils créent une marque de maquillage pour « ne pas faire rimer beauté et culpabilité ».

« Je voulais des formules efficaces, qui satisfassent les sens de la consommatrice, mais avec zéro écotoxicité. Donc il fallait que la formule et le pack soient biodégradables », ajoute la créatrice.

De fait, ces formules à appliquer avec le doigt se présentent dans de petits pots ronds entièrement biodégradables de la startup finlandaise Sulapac. La couleur du capot identifie la famille de produits, soit quatre rouges à lèvres, rouges et roses aux teintes universelles ; trois blushs, pêche, bronze, rose ; et quatre teintes d’ombres à paupières très minérales et inspirées de la nature. Une gamme de fonds de teint correcteur devrait sortir à l’automne ainsi qu’un mascara.

L’ensemble est 100% d’origine naturelle, à base de cire végétale et de pigments minéraux, certifiés Cosmos Organic. Tous les produits sont fabriqués en Bretagne, dans la baie de la Rance.

Première marque de beauté régénératrice

Le concept d’Eclo va plus loin que la naturalité des formules et des packs. Il s’appuie sur l’agriculture régénératrice, défendant la qualité des sols agricoles par le respect du vivant.

« Nous avons travaillé avec l’association Pour une Agriculture du Vivant, et avons établi avec eux une liste de matières premières qui avaient à la fois des bienfaits pour la peau mais aussi pour les sols », explique Priscille Charton.

Trois ingrédients ont ainsi été choisis pour cette première gamme.

Le chanvre de Bretagne aux vertus apaisantes et hydratantes pour les formules des ombres à paupières. Concernant les sols, il dépollue en absorbant les toxines et les métaux lourds, il est résistant aux aléas climatiques et n’a pas besoin de beaucoup d’eau.

Le seigle pour les blushs, qui donne un effet bonne mine naturel. « C’est une plante qui a des kilomètres de racines foisonnantes de biodiversité, c’est un habitat pour le vivant, les vers de terre, les champignons, les rongeurs… Cela donne des terres régénérées, sur lesquelles ce qui pousse va être plus riche en nutriments, plus nourrissant », précise Priscille Charton.

Pour les rouges à lèvres, ce sont les algues de la baie de la Rance qui ont été choisies, pour leurs vertus lissantes et repulpantes. « Elles représentent un maillon essentiel de l’écosystème marin. Par des cultures raisonnables et raisonnées nous nous assurons de leur préservation », assure la fondatrice.

Le rapprochement avec l’association Agriculture Pour le Vivant a également pour objectif d’éduquer l’industrie cosmétique à l’utilisation de ce type d’ingrédients.

« C’est un concept complètement nouveau que notre industrie ne connaît pas. Nous sommes les premiers adhérents de cette association dans le secteur cosmétique. Nous ouvrons la voie. L’idée est de dire que si l’on intègre des matières premières naturelles dans nos formules il faut qu’elles aient poussé de manière vertueuse en redonnant les pleins pouvoirs à la terre. Cela signifie éduquer les fournisseurs d’ingrédients, mais aussi les producteurs de ces ingrédients pour les pousser à envisager de fournir l’industrie cosmétique et pas seulement alimentaire. Cela va dans les deux sens », explique Priscille Charton.

Par ailleurs, Eclo est partenaire de 1% For The Planet, elle reversera une partie de son chiffre d’affaires à une association qui œuvre à la protection de l’environnement.

Au terme de la campagne Ulule en cours, les produits seront disponibles en ligne via l’e-shop de la marque, puis en concept stores. « Nous avons déjà beaucoup de demandes commerciales car le concept est novateur. Tout va très vite », conclut la créatrice.