Alexis Margnat, directeur général, Sophim

Si le squalane issu de foie de requin a quasiment disparu des formules cosmétiques, l’ingrédient n’en reste pas moins un élément émollient important dans la composition du produit. Créée à l’origine pour fournir à l’industrie cet ingrédient de base, Sophim s’est tourné rapidement vers l’olive, matière première endémique du bassin méditerranéen, pour ses capacités à fournir un squalane végétal aux spécificités identiques à celui issu du monde animal.

« Nous avions commencé en 1996 mais c’est seulement une dizaine d’années après que la demande s’est mise à augmenter de manière régulière. Le squalane d’olive a vraiment pris son envol », assure Alexis Margnat, directeur général de l’entreprise.

Alternative naturelle et circulaire

En 2005, l’entreprise investit de manière importante pour se doter de capacités de production qui lui permettent de répondre aux besoins du marché. Puis en 2014, elle fait l’acquisition d’une usine à Alméria en Espagne pour se rapprocher des matières premières.

« Nous travaillons à partir de déchets venant de l’industrie de l’huile d’olive. Ces co-produits issus du raffinage de l’huile d’olive sont des acides gras qui contiennent 5 à 10% de squalène », explique Alexis Margnat.

Le site espagnol a pour but de concentrer le squalène récupéré de ces co-produits, qui est ensuite envoyé en France où se termine sa purification et sa transformation en squalane. Il prend également en charge la part restante pour la transformer en bio diesel.

« Nous valorisons toute la matière première. La fraction non squalène est transformée, 95 % de nos co-produits sont valorisés essentiellement en bio-diesel que l’on vend à l’industrie pétrolière. On est vraiment dans l’économie circulaire », explique le dirigeant.

Un marché en croissance tiré par l’Asie

Par sa capacité industrielle unique et l’intégration totale du processus de transformation pour un ingrédient pur, végétal et approuvé Cosmos, Sophim s’est ainsi placé en acteur majeur d’un marché de la cosmétique toujours plus tourné vers la naturalité. L’entreprise s’octroie aujourd’hui près de la moitié des parts de ce marché du squalane végétal.

« 80% de nos ventes se font à l’export, et 20% en France. L’Europe représente 40% et le reste se passe en Asie qui est la zone qui connaît la croissance la plus forte depuis plusieurs années, notamment le Japon, la Chine et la Corée », précise Alexis Margnat.

Touchée par le ralentissement lié aux confinements de l’année 2020, l’entreprise a pourtant fait le choix de poursuivre son activité. Un pari gagnant qui lui a permis de réaliser un exercice en progression par rapport à 2019 et de constater une croissance de 30% sur le premier trimestre 2021.

« Nous remarquons une reprise extrêmement forte de la France et du marché européen », assure le directeur général qui envisage sur cet élan une diversification vers de nouveaux marchés en 2021.