C’est un sujet sur lequel les études se succèdent et établissent un même constat : malgré une information croissante, les conseils en matière de protection solaire sont encore trop peu suivis. Et le résultat est malheureusement implacable : la prévalence des cancers de la peau continue à augmenter, en France et dans le monde. En France, 100.000 nouveaux cas de cancers de la peau sont recensés chaque année dont plus de 11.000 nouveaux cas de mélanomes.

Pourtant, 90% de ces cancers, principalement dus à une exposition excessive aux UV, pourraient être évités, grâce à une protection adaptée, à une consommation raisonnée du soleil... et ce dès la petite enfance.

Pendant la semaine de prévention et de sensibilisation au dépistage ciblé des cancers de la peau, du 12 au 17 juin, la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) se mobilise aux côtés du syndicat national des dermatologues- vénéréologues (SNDV), pour rappeler l’importance de se protéger du soleil et d’utiliser une protection solaire dès le plus jeune âge.

Des enfants encore trop exposés

Rappelons que les enfants de moins de trois ans ne devraient jamais être exposés au soleil, et que les autres doivent éviter les heures de plus fort ensoleillement, porter des vêtements de protection adaptés et utiliser des crèmes solaires lorsque l’exposition est inévitable. Un message qui n’est pas toujours clairement explicité par les fabricants de produits solaires dont les produits - de plus en plus efficaces - entraînent parfois des comportements contraires à l’effet recherché.

Selon [une enquête [1] réalisée auprès de parents et de grands-parents pendant l’été 2021->https://www.premiumbeautynews.com/fr/les-conseils-de-protection-solaire,20340], 66% des enfants ont été exposés entre 11h et 17h, soit les heures les plus chaudes de la journée, et plus de 1/3 l’ont été plus de deux heures. Si l’utilisation de crème solaire est quasi automatique pour les enfants (94%), 1 enfant sur 5 seulement a bénéficié d’une application toutes les deux heures les jours de plein soleil ! Et 3 enfants sur 10 ont eu au moins un coup de soleil pendant l’été. Par ailleurs, 30% des parents ont déclaré utiliser des produits de protection solaire pour permettre une exposition prolongée de leur enfant au soleil.

« La situation est alarmante : bien qu’informés, les Français ne mettent toujours pas en pratique les bons réflexes pour protéger leur peau lors d’une exposition solaire. Si la limitation de l’exposition au soleil, la protection par les vêtements restent une priorité, nous rappelons que l’application de produits de protection solaire sur les parties découvertes est indispensable pour tous les moments où l’exposition ne peut être évitée », rappelle Dr Luc Sulimovic, président du Syndicat des Dermatologues de France.

Risques spécifiques

Si les adultes, à des degrés différents selon leur phototype cutané, ont également intérêt à limiter leur exposition au soleil, les enfants présentent des risques spécifiques justifiant une protection accrue.

« Jusqu’à la puberté, la peau et les yeux sont fragiles et plus sensibles aux rayons UV. Les coups de soleil et les expositions répétées jusqu’à la puberté sont une cause majeure du développement de cancers de la peau (mélanomes) à l’âge adulte », rappelle Françoise Audebert, conseillère scientifique à la FEBEA.

La peau des plus jeunes est, en effet, plus fine et son système pigmentaire est encore immature. Par ailleurs, les enfants ont devant eux davantage de temps pour développer des maladies ayant un temps de latence long.

Ainsi, précise Françoise Audebert, qu’il est important de préserver le fameux capital soleil qui représente l’ensemble des moyens de défense de la peau contre les effets néfastes du soleil. « Ce capital est acquis à la naissance, il est non-renouvelable, et dépend du phototype de chaque individu ».

La FEBEA précise que pour être efficace pour les enfants, la crème solaire doit : avoir un indice élevé (l’OMS recommande une protection SPF 50 ou SPF 50+ pour protéger les enfants et bébés, sachant que l’exposition des tout-petits est vivement déconseillée avant 3 ans), résister à l’eau, car du fait de leurs activités de plein air, les baignades et la transpiration sont plus fréquentes chez les enfants que chez l’adulte, et être appliquée fréquemment (toutes les deux heures et après chaque baignade, en quantité importante et sur toutes les zones exposées, sans oublier la nuque, les oreilles et les tempes, ce qui nécessite une formule facile à appliquer).

Enfin, souligne la FEBEA, une protection solaire - aussi efficace soit-elle - ne doit en aucun cas inciter à prolonger la durée de l’exposition au soleil ou exposer les bébés de moins de trois ans.