Alain Blondel

Visionnaire, Manuel Viegas, l’ex-propriétaire de SIMP ? Sans aucun doute, oui ! Mais un visionnaire qui aura eu aussi la chance de pouvoir s’imposer au fil des années comme le bras industriel de l’innovation en matière d’essoreurs et de brosses mascara injectées pour L’Oréal. « En fait, explique Eric de Bardonnèche, Directeur Commercial et Développement, notre histoire dans le mascara commence avec l’essoreur. Une petite pièce apparemment insignifiante mais qui est fondamentale pour assurer une bonne répartition du bulk sur la brosse. » Or, et c’est là que la firme française va se distinguer : un essoreur à base d’élastomère (et pas n’importe quel élastomère !) se révèle bien supérieur à son équivalent réalisé en thermoplastique.

Investir chaque année 8 à 10 % du chiffre d’affaires

Au début de l’année 2011, Manuel Viegas est convaincu que le développement de son entreprise passe par l’entrée de nouveaux actionnaires dans son entreprise. C’est Alain Blondel, fort de 30 ans d’expérience de la beauté dans les marques de cosmétiques et chez leurs fournisseurs, qui reprend l’entreprise en juillet dernier, en compagnie d’Éric de Bardonnèche et d’un fonds d’investissement (le Crédit Agricole Private Equity, aujourd’hui Omnes Capital).

« J’ai tout de suite été séduit par cette entreprise, » explique Alain Blondel. « Elle correspondait tout à fait à ce je recherchais, c’est-à-dire une petite entreprise française performante et ultra-spécialisée sur un domaine en forte croissance qui fabrique en apparence un produit simple mais à fort contenu technique.  »

Dès leur arrivée Alain Bondel et Éric de Bardonnèche s’attellent à la tâche avec des objectifs précis : «  investir chaque année entre 8 et 10 % du chiffre d’affaires pour être en surcapacité par rapport aux besoins fluctuants, toujours posséder un parc de machines de pointe, ne cesser d’automatiser toutes les phases du process de production et internationaliser son portefeuille de clients. »

La maîtrise de deux matériaux

Un an après, les choses ont bien avancé. Deux nouvelles presses d’injection électriques vont venir grossir cette année le parc de vingt cinq presses plastiques actuellement en production, une nouvelle presse automatique à caoutchouc de 150 tonnes vient d’arriver en plus des quinze en fonctionnement. La firme a produit l’année dernière quelque 100 millions de brosses de mascara injectées et 90 millions d’essoreurs. « Et nous sommes entrain de travailler d’arrache-pied, souligne Alain Blondel, pour à la fois nous diversifier (lip gloss et différents applicateurs pour tubes par exemple) et nous internationaliser. Nous sommes les spécialistes du sur-mesure et nous entendons accélérer notre développement sur ce créneau, avec, qui plus est, un véritable savoir-faire dans la maîtrise conjointe de deux types de matériaux, les thermoplastiques et les élastomères vulcanisables. »

D’où la création ex-nihilo d’un « pôle innovation » au sein de l’entreprise. Six nouveaux brevets sont publiés ou en cours de validation. Innovation…, mais aussi réactivité ! « Nous sommes capables de proposer un moule pilote en huit semaines, insiste Éric de Bardonnèche, et de mettre au point des moules de séries en dix à douze semaines ».

Ah, au fait ! Le logo vient aussi de changer… Un logo qui permet d’identifier plus clairement que l’entreprise travaille à fond pour le secteur de la beauté. Et, il est réussi !