Des chercheurs du laboratoire « Catalyse, Polymérisation, Procédés et Matériaux » de l’Université Claude Bernard de Lyon (CNRS) ont décrit dans Science [1] une nouvelle méthode de recyclage des déchets siliconés (joints, mastics, gels, colles, cosmétiques etc.).
Selon les auteurs, ce procédé de recyclage chimique permet de ramener n’importe quel type de matériau silicone usagé à l’état antérieur de son cycle de vie où chaque molécule ne possède qu’un atome de silicium. Cette solution permettrait de reconstituer à l’infini des silicones : de quoi réduire considérablement les impacts environnementaux de la filière !
Présente à l’état naturel, la matière première employée pour fabriquer des silicones est le quartz [2]. Ses constituants sont décomposés par métallurgie à chaud pour obtenir du silicium pur. Ce dernier réagit ensuite avec du chlorure de méthyle pour former des chlorosilanes, molécules essentielles à tous les polymères à base de silicone. Ces deux premières transformations sont très énergivores et émettrices de CO2, principal gaz à effet de serre causant le changement climatique.
Cette nouvelle technique de recyclage permettrait de contourner cette étape énergivore.
« De plus, comme ce procédé de recyclage chimique donne directement accès à des (méthyl)chlorosilanes, séparables et purifiables industriellement, il permet de garantir la qualité des matériaux silicones issus du recyclage, et ceci à l’infini sans perte de propriétés », expliquent les auteurs dans un communiqué.
Dans un contexte de tensions croissantes autour des ressources naturelles (le quartz et le silicium qui en est issu sont est des composants clés utilisés par les industries de l’électronique), ce procédé ouvrira aussi l’accès à de nouvelles sources de silicones.
Les auteurs poursuivent leurs recherches avec leurs partenaires scientifiques et industriels[Activation et Elkem Silicones]], notamment pour industrialiser le procédé mais aussi pour cibler d’autres étapes de la chaîne des silicones.