Bel homme à l’allure romantique, souvent un cigare à la main, et un crayon dans l’autre, Serge Mansau, n’a cessé de créer, de dessiner pour voir naître ses rêves et ses envies, sous la forme de flacons, ou de sculptures. Un travail à quatre mains, où Estelle, son épouse, lui rapportait des matériaux de tous genres : feuilles, pelure de fruits, terre... Elle le couvait et le comprenait mieux que quiconque !

Des flacons, nés de rencontres de passionnés

Tout au long de ses 50 ans de carrière, Serge Mansau n’a jamais perdu cette envie d’innover et de bousculer la parfumerie. De fait, pour Anne-Caroline Prazan Directrice marketing International Parfum et Directrice artistique Maison Guerlain 68 : « Il savait secouer les a priori et les codes de la parfumerie. » Habité par sa passion de la forme et du vide, Serge avait une immense intuition. Or, ce qui lui tenait à cœur, était de travailler avec des passionnés, et de sentir leur confiance.

Portrait de Serge Mansau par Jean-Michel Gouarne Mansau

Par ailleurs, il affectionnait les échanges intellectuels, dans un grand respect mutuel, avec son cercle de fans ! Une complicité qu’il aura avec Jean-Louis Dumas, pour la réalisation de 24 Faubourg et L’Eau des Merveilles d’Hermès. Mais aussi Jacques Vignaud, devenu un grand ami et avec qui il réalisera Un Homme et L’Insolent de Charles Jourdan.

Puis, ce sera avec Kenzo Takada pour Kenzo Ça Sent Beau, Kenzo pour Homme et Flower by Kenzo. Tous avaient compris la force qu’il instillait dans ses flacons. Mais aussi, Pierre Broc, ancien Président Kenzo Parfums ébloui par les miracles de Serge sur les parfums Kenzo, Vivre et Quartz de Molyneux. Enfin pour terminer, Anne-Caroline Prazan avec Insolence et le croquis de la Petite Robe Noire de Guerlain.

Au delà du designer, un artiste

Serge Mansau était un sculpteur de flacons qui, dans sa tour d’ivoire de Thiverval (Yvelines), imiginait un nouveau monde du verre.

Il était un génie, nourri par ses rencontres avec Charles Dullin, et le Mime Marceau, chez qui il suivra ses cours. C’est ainsi qu’il débutera en tant que scénographe, chez Charles Dullin. De sa passion pour le théâtre, il se considéra le metteur en scène de tous les éléments, pour aboutir à une pièce de théâtre, dont le principal acteur sera le flacon !

Et de là, son talent le mènera chez Helena Rubinstein, comme décorateur et concepteur de son premier flacon Skin Dew. A cet instant, sa carrière fut lancée. Et, il habillera le Tout Paris de la parfumerie !

En un mot, Serge était un homme libre, comme le souligne Jacques Vignaud. Un passeur d’imaginaire, avec pour seule limite, le Paradis. Et Nicolas Goulier, lui émet aujourd’hui une demande spéciale !... « Et si vous encapsuliez les parfums des Cieux ? Respect ! » Nous l’espérons tous !