Seqens (ex Novacap) a présenté au salon in-cosmetics Global à Paris, la première blockchain dédiée à la traçabilité des actifs cosmétiques. (Photo : © Spainter VFX / shutterstock.com)

Nommée ACT4S, pour Active Cosmetic Trust for Seqens, la plateforme proposée par Seqens permet de retracer le parcours des actifs cosmétiques certifiés bio proposés par Seqens, depuis l’entrée des matières premières au sein de l’entreprise jusqu’à la sortie du produit pour livraison au client.

Techniquement, une blockchain (ou chaine de blocs) permet de stocker et de transmettre des informations envoyées par différents utilisateurs dans une base de données dont les liens internes sont vérifiés et groupés en blocs à intervalles de temps réguliers formant ainsi une chaîne, l’ensemble étant sécurisé par cryptographie. L’objectif est de protéger les données contre toute falsification ou modification.

Dans le cas d’un processus de fabrication, chaque étape est ainsi inscrite dans un registre numérique dont la transparence et la gestion distribuée rend toute modification unilatérale impossible.

« La technologie blockchain nous permet de garantir en direct et pour chaque lot le respect de nos procédures internes et des procédures de certification bio. C’est une assurance supplémentaire par rapport à la certification Ecocert qui porte sur le système de qualité. Avec la blockchain nous validons toutes les opérations en temps réel, » explique Marie-Alex Premier, VP Cosmetic Division chez Seqens.

En pratique, il suffit aux clients de Seqens de se connecter sur le site ACT4S.com avec le numéro de lot dont ils disposent pour tracer le parcours de l’actif bio qu’ils ont acheté. Ils peuvent ainsi vérifier la validité du certificat Cosmos/Ecocert de la matière première et tracer l’historique de l’ingrédient tout au long de son parcours au sein de l’entreprise, depuis le stockage des matières premières jusqu’à l’émission du certificat Cosmos/Ecocert de l’actif final, en passant par le processus de fabrication des actifs et leur stockage et ainsi vérifier leur conformité aux exigences Cosmos/Ecocert.

« La blockchain suit le produit tout au long de notre procédure interne. Elle permet ainsi de garantir le respect du cahier des charges bio tout au long du processus de fabrication et de stockage, » poursuit Marie-Alex Premier. « L’origine biologique des matières premières et la conformité de l’actif final sont ainsi garanties ».

Pour plus de transparence encore, Seqens a prévu de donner à Ecocert un accès en temps réel à la plateforme. On passe ainsi d’un contrôle du système de qualité à un contrôle quasi-instantané.

Un système qui permet aussi à l’entreprise une maitrise absolue de sa chaine de qualité. « En cas d’erreur dans la chaîne, la commercialisation du produit est systématiquement bloquée », précise l’entreprise.

Pour l’instant circonscrite à la chaine de valeur interne du groupe, la plateforme a vocation à s’étendre plus largement. Même si les obstacles pratiques sont évidents, techniquement, rien n’empêche d’aller plus loin en intégrant l’amont et l’aval de la filière. On peut ainsi imaginer de remonter vers le fournisseur pour tracer l’actif jusqu’au champ, ou de descendre jusqu’au produit final. À terme la technologie blockchain pourrait ainsi permettre au consommateur de savoir par quels agriculteurs et dans quels champs ont été produits les actifs végétaux contenus dans son produit cosmétique. Une révolution en perspective !