Andreas Ritzenhoff, propriétaire et PDG de Seidel

Les bons ingrédients font les bonnes recettes. En investissant toujours pour être à la pointe de la technique, rendre son outil de production toujours plus flexible et compétitif, et jouer en permanence la carte de l’innovation, Seidel aura réussi à doubler son chiffre d’affaires en dix ans tout en n’augmentant ses effectifs que de 20 %. Il s’agit de « faire de cette industrie rigide une industrie flexible, » plaisante Andreas Ritzenhoff, propriétaire et PDG de cette entreprise familiale de 600 personnes installée à une heure de route de Francfort. « Mais pour cela, il n’y a pas de secret », insiste-t-il. « On peut et il faut répondre aux demandes d’un marché toujours plus exigeant, mais il faut que les clients acceptent aussi de nous laisser investir. C’est le seul moyen pour continuer à produire en Europe.  »

Seidel réinvestit chaque année une part importante de son chiffre d’affaires. Pour preuve, cette imposante presse transfert (seize stations) qui vient d’arriver à Fronhausen et dont les changements d’outillage doivent se faire en trente minutes contre plusieurs heures auparavant… un véritable challenge technologique.

Optimiser la production et la supply chain

Sans parler de ce nouveau site de Fronhausen : un bâtiment - primé pour sa basse consommation d’énergie - dans lequel ont déjà été installées les premières machines d’injection plastique, les lignes d’assemblage automatiques mais également d’une toute nouvelle plate-forme logistique qui doit permettre de répondre plus rapidement aux besoins des clients, internes et externes.

Quasiment aucun pilier ne gêne le flux de production. « Cette architecture permet de réorganiser rapidement et de manière très flexible les îlots de production en fonction des nouveaux projets de nos clients. De plus, avec nos 180 000 m2 de terrain et cette possibilité de construire de nouveaux bâtiments, explique Andreas Ritzenhoff, nous pouvons faire face à la croissance future de l’entreprise.  » Il n’aura fallu que huit mois pour ériger l’ensemble.

Pour le dirigeant de Seidel, l’accélération de la robotisation de l’entreprise est un autre axe de développement. Aux nombreux robots actuels disposés un peu partout sur les lignes d’assemblage vont s’ajouter une série d’autres dès les premiers mois de l’année prochaine. Sans oublier la mise en place de machines de parachèvement capables pour certaines d’embosser le métal, de sérigraphier et de tampographier en ligne. Le site dispose également d’une ligne pilote de traitement de surface qui permet de tester les développements grandeur nature. « La maîtrise de la chaîne de fabrication et le respect de l’environnement », sont les mots d’ordre du propriétaire de Seidel dont les sites sont certifiés ISO 50001 pour le management de l’énergie ; 80% de l‘énergie consommée par Seidel est d’ailleurs issue de sources renouvelables, certifiées par le TÜV.

L’usine historique de Seidel, également d’une surface de 20 000 m² et installée à Marburg, à une quinzaine de kilomètres du nouveau site, emploie la moitié des effectifs du groupe et possède trois lignes d’anodisation entièrement automatiques. L’usine de Fronhausen possède la quatrième.

Développer de nouvelles technologies

« Nous développons également de nouvelles technologies,  » explique Andreas Ritzenhoff dont les sens semblent en permanence en éveil pour développer de nouveaux marchés. « Ce que je peux vous dire, précise-t-il, c’est que nous travaillons aujourd’hui sur de nouveaux développements autour de la transformation de notre matériau qui vont modifier profondément à la fois l’entreprise et le marché dans les mois à venir. Des développements, insiste-t-il, qui ne seront pas forcément liés directement au secteur de la parfumerie-cosmétique mais qui lui seront profitables ».

Enfin, troisième objectif pour le patron de Seidel, améliorer les flux et la logistique avec son marché « clients ». « C’est un peu difficile en ce moment, avoue-t-il, car nous sommes en pleine réimplantation industrielle mais c’est une partie essentielle que nous avons bien l’intention de réussir. Cela passe aussi par une grande confiance réciproque avec nos clients pour que nous soyons des partenaires de leur développement.  »

Dernière information en date, Seidel, qui réalise 80 % de son chiffre d’affaires à l’export, ouvre au début de l’année 2014 une filiale au Brésil.