Maladie chronique pouvant se révéler invalidante, l’endométriose se caractérise par « la présence en dehors de la cavité utérine de tissu semblable à la muqueuse utérine qui subira, lors de chacun des cycles menstruels ultérieurs, l’influence des modifications hormonales », indique l’association EndoFrance. Touchant une femme sur dix en âge de procréer, la maladie est le plus souvent responsable de douleurs chroniques, mais parfois aussi d’infertilité.

Une équipe de chercheurs de l’université de Grenade et de l’hôpital San Cecilio de Grenade s’est penchée sur le rôle éventuel des perturbateurs endocriniens, des substances capables de mimer ou de bloquer l’action naturelle des hormones, dans le développement de l’endométriose.

« Si les causes exactes de [l’]apparition [de l’endométriose] ne sont pas connues avec exactitude, un large éventail de facteurs sont soupçonnés d’être impliqués, parmi lesquels des causes génétiques, épigénétiques et environnementales, où les hormones semblent jouer un rôle clé », expliquent la gynécologue Olga Ocón et le professeur Francisco Artacho, deux des principaux auteurs de l’étude [1].

Parabènes et benzophénones dans les urines

Concrètement, les scientifiques espagnols ont cherché à mesurer les niveaux internes de différents types de parabènes et de benzophénones [2], des substances suspectées, d’être des perturbateurs endocriniens, chez 124 femmes souffrant ou non d’endométriose, recrutées via les hôpitaux publics de la ville de Grenade, et ont collecté des informations sur l’utilisation des cosmétiques et des produits de beauté de chacune de ces femmes.

Verdict, l’étude révèle un lien entre la fréquence d’usage de produits cosmétiques et des traces élevées de parabènes et de benzophénones dans les urines. Jusque-là, rien de nouveau, plusieurs études ont déjà établi ce genre de corrélation.

Mais, les chercheurs espagnols ajoutent avoir également observé une association entre les niveaux élevés de parabènes et de benzophénones et un risque plus élevé d’endométriose.

Ces résultats s’ajoutent à ceux d’une autre étude récente, concernant cette fois la possible implication du bisphénol A (qui n’est pas un ingrédient cosmétique) dans le développement de cette maladie.

Partant du principe qu’il reste aujourd’hui difficile d’établir un diagnostic d’endométriose, et qu’il n’existe pas de traitement vraiment efficace, les chercheurs alertent sur la nécessité de mettre en œuvre des mesures préventives destinées à réduire l’exposition à ces différentes substances. Les origines de l’endométriose étant toutefois complexes et multifactorielles, ils soulignent que d’autres études sont nécessaires pour corroborer ces résultats.