La semaine dernière, l’association Campaign for Safe Cosmetics (CSC) annonçait que des tests en laboratoires avaient détecté la présence courante de formaldéhyde ou de 1,4-dioxane dans les produits de soin pour bébés. Le groupe de pression américain déclarait que ces deux substances étaient liées à des «  cancers et des allergies cutanées ».

Un premier lot de 48 produits avait été examiné pour détecter la présence de 1,4-dioxane et la présence de formaldéhyde avait été recherchée dans un second lot de 28 produits. Les résultats font apparaître la présence de formaldéhyde dans 23 produits testés sur 28 (82%) à des niveaux allant de 54 à 610 parties par million (ppm) alors que 32 produits sur 48 (67%) contiennent di 1,4-dioxane à des niveaux de 0,27 à 35 ppm.

Le CSC note que l’Union européenne interdit le 1,4-dioxane dans les cosmétiques, quelle qu’en soit la concentration. Il indique par ailleurs que deux des échantillons testés contenaient du formaldéhyde à un niveau (plus de 500 ppm) qui dans l’Union européenne impliquerait une mention d’avertissement. Le CSC en appelle donc à une réforme des politiques applicables aux cosmétiques « pour protéger le public, en particulier les bébés et les enfants, d’une exposition non-nécessaire à des substances toxiques ».

De son côté, le Conseil des produits de soin de la personne (Personal Care Products Council - PCPC), l’organe de l’industrie américaine de la beauté, a répondu que les allégations du CSC étaient «  manifestement fausses », en arguant du fait que « les niveaux de concentrations des deux substances peuvent être considérés comme des ‘traces’ ou bien comme extrêmement faibles, et bien en dessous des limites réglementaires ou des paliers de sécurité, et ne sont aucunement source de préoccupations sanitaires ».

L’inquiétude a rapidement rebondi en Chine quand Nonggongshan Supermarkets Corp, qui opère environ 3 500 commerces dans le sud de la Chine, a annoncé le retrait de tous les produits de soin pour bébés de la marque Johnson et Johnson, dans l’attente des résultats des analyses de la Food and Drug Administration de Shanghai.

Finalement, les autorités sanitaires ont blanchi les produits J&J en indiquant qu’elles n’avaient pas détecté de contamination par le formaldéhyde ou le 1,4-dioxane dans les 33 produits, dont 14 produits pour le bain, vendu vendus par la filiale à Shanghai du groupe.

Quelques mois plus tôt, les produits pour bébés s’étaient également trouvés sous les feux de l’actualité en France après les critiques de certains scientifiques sur leur contenu en substances potentiellement dangereuses.