La Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA), qui rassemble les fabricants de produits cosmétiques, et la Fédération de l’Hygiène et de l’Entretien Responsable (FHER), qui représente en France les entreprises qui formulent, fabriquent et commercialisent les produits destinés à laver, nettoyer et entretenir le linge, la vaisselle et l’ensemble des surfaces, ont apporté leur soutien à la « Proposition de loi visant à sécuriser l’approvisionnement des Français en produits de grande consommation », discutée depuis ce lundi 16 janvier en séance publique par l’Assemblée nationale, après son adoption en Commission des affaires économiques le 11 janvier.

Ce texte prévoit, notamment, de réduire le pouvoir de la grande distribution dans les négociations avec les fournisseurs, alors que celles-ci s’annoncent particulièrement tendues dans le contexte de tensions sur le pouvoir d’achat et les coûts de production.

Des promotions limitées à 34%

Les industriels veulent un meilleur encadrement des super-promotions et rabais agressifs qui se sont reportés sur les produits non-alimentaires des rayons droguerie, hygiène et beauté depuis l’adoption de la loi Egalim.

Les deux fédérations estiment que les industriels sont aujourd’hui pris au piège d’une équation économique impossible, entre une hausse historique de leurs coûts et une pression ininterrompue des prix vers le bas par les distributeurs. Ils soutiennent donc les amendements visant à élargir aux produits non-alimentaires la limitation à 34% des promotions existant aujourd’hui pour l’alimentaire.

Pour le Délégué général de la FEBEA Emmanuel Guichard, « sans l’encadrement des super-promotions, le risque c’est la casse industrielle et donc l’avenir du Made in France, dont la cosmétique est l’un des fleurons. Pour les grandes entreprises, la question du maintien de l’activité de production en France se pose. Pour les TPE-PME et les ETI et elles sont très nombreuses, c’est tout simplement une question de survie. Pas une PME cosmétique ne se lancerait aujourd’hui sur le marché de la grande distribution ! ».

Mais là où les industriels affirment vouloir éviter une destruction de valeur sans précédent, les grandes enseignes de la distribution, mais aussi certaines associations de consommateurs, dénoncent une proposition de loi qui alimenterait « dramatiquement et durablement » la hausse des prix.

Les discussions en première lecture doivent se poursuivre mardi 17 janvier. Les industriels sont soutenus par de nombreux députés Renaissance, à la tête desquels Frédéric Descrozaille et Aurore Bergé, auteurs du texte. Bercy, de son côté semble trouver le texte bancal, le Ministre de l’Économie a souhaité qu’il soit retravaillé, estimant que « l’équilibre n’est pas encore trouvé ».