Comme le précise le Dr Michel Simon de l’Inserm à Toulouse « l’épiderme est une barrière multifonctionnelle vitale entre le corps et l’environnement extérieur. Le stratum corneum qui en est la couche ultime apporte à la peau des caractéristiques primordiales  ». La résistance mécanique, la photoprotection, les défenses anti microbiennes, les défenses anti oxydantes, l’effet waterproof assurent un équilibre qui, lorsqu’il est altéré, conduit à des maladies importantes de peau. Les mécanismes moléculaires associés à la fonction barrière ne sont pas tous élucidés mais l’activité des recherches sur ce sujet enrichit constamment les connaissances. Le Dr Michel Simon insiste sur l’intérêt des facteurs de transcription MAF/MAFB dans le contrôle du nombre important de gènes et de protéines impliqués dans le processus de différenciation épidermique.

Corinne Leprince de l’Inserm à Toulouse, qui a concentré ses recherches sur les corps lamellaires et notamment des protéines spécifiques les Rab GTPases, démontre de son côté que le silence de l’une d’entre elles - la RAB11A - entraîne des défauts de structure et une fonction barrière imparfaite. L’importance de l’organisation des lipides du stratum corneum est rappelé par le Pr Joke Bouwstra de Leiden University.

D’autres sujets portent sur les aspects énergétiques, immunologiques ou sensoriels associés à la fonction barrière. Le Pr Loïc Briand de l’Inra de Lyon a ainsi élargi le débat en présentant les très récentes découvertes sur les récepteurs de goût situés dans les kératinocytes. Le Dr Nathalie Broussard a complété ce tableau avec le partage des travaux du Professeur Denda de Shiseido qui parle de l’épiderme comme d’un «  3e cerveau ».

En marge du congrès, la SFC a remis comme les années précédentes le prix du jeune chercheur à deux doctorants. Fatima Alsamad de l’université de Reims a été récompensée pour le développement d’une méthode de détection et de quantification des AGEs cutanés par imagerie vibrationnelle. Nils Petitdidier du CEA-LETI de Grenoble a de son côté partagé la récompense pour ses travaux sur un système d’imagerie pour la caractérisation en couche de la peau par réflectance diffuse.

Le congrès a aussi été l’occasion de rappeler l’existence de la base de données scientifique Kosmet accessible gratuitement aux membres de la SFC et qui a bénéficié d’un lifting grâce à la contribution des sociétés Greentech et Péchoin.

L’année prochaine, les journées Jean Paul Marty aborderont la thématique « Peaux et annexes kératiniques du monde  ».