La première "Grasse Perfume Week" s’est ouverte jeudi 3 juillet pour mettre en valeur les savoir-faire grassois et la grande diversité de la création contemporaine dans la parfumerie. Jusqu’à samedi, conférences, expositions, installations, ateliers et visites sont se succéder dans le centre de Grasse et dans les alentours.
Organisée par le mouvement culturel olfactif Nez, créé en 2016 autour d’une maison d’édition spécialisée, cette manifestation est le pendant de la Paris Perfume Week créée l’an dernier, avant une édition à Shanghai en octobre.
"On veut présenter un panorama de la parfumerie contemporaine, expliquer ce qui s’est passé ici, ce qui continue de se faire et ce qui se fera demain", explique Romain Raimbolt, directeur de la Grasse Perfume Week.
Si des grands groupes sont partenaires et ouvrent leurs portes dans différents points de Grasse, haut lieu de la parfumerie, l’accent est mis sur les parfumeurs de niche, invités à présenter leurs créations dans un palais des congrès frémissant de fragrances originales.
"Merci d’avoir cru en nous. C’est le début d’une belle histoire", a lancé le maire de la ville, Jérôme Viaud (LR), qui a fait installer des brumisateurs parfumés à la rose dans les rues piétonnes du centre-ville.
Parmi les multiples propositions à destination des professionnels, des passionnés et des curieux, la maison suisse Luzi organisera vendredi soir une projection du film "Les parapluies de Cherbourg" agrémentée de parfums créés pour huit scènes spécifiques, inspirés de ce que les personnages mangent, des images du décors, des ambiances...
Dans une exposition, Marc-Antoine Corticchiato, docteur en chimie devenu parfumeur, revient sur 20 ans de créations, en associant chaque parfum à l’extrait qui forme sa colonne vertébrale et à une évocation de son inspiration. "Je ne pars pas d’une cible humaine fictive comme les cabinets des industriels, mais d’une histoire", raconte le parfumeur.
Les falaises corses pour "Acqua di Scandola", le souffle d’un cheval pour "Equistrius", la lumière de l’aube pour son best-seller "Le Cri", réunissant "toutes les matières les plus lumineuses" autour de la graine d’ambrette, ou encore un tapis de mauvaises herbes pour "Mal aimé", qui allie ronces, racines, orties autour d’un extrait d’inule.
La marque emploie six salariés, avec un chiffre d’affaires annuel d’un peu plus de deux millions d’euros, réalisé pour un quart en France et le reste dans une quarantaine de pays (Italie, Koweït...). Son crédo : inviter le public à cultiver sa "curiosité olfactive" pour ne pas se contenter de ce qu’il appelle "les notes consensuelles" des grands succès du secteur.