Au coeur des problématiques de marque, la transition écologique du pack cosmétique de luxe était indéniablement le principal enjeu de l’événement. Le choix pour la solution la plus pertinente s’est vu, une fois de plus, alimenté d’innovations significatives.

Le pack mono-matière pour garantir la circularité

L’utilisation d’un seul et même matériau pour l’ensemble d’un packaging valide la possibilité de recyclage. Des solutions étaient attendues dans ce sens pour les différentes matières.

Concernant le plastique, Aptar Beauty + Home a présenté Pure, tube et capot tous deux en polypropylène (PP) pour un ensemble entièrement recyclable, ainsi que Future lancée en mai dernier, première pompe mono-matière en polyéthylène (PE) à destination des marchés du soin.

Sur la même démarche, Albéa mettait en avant ses tubes extrudés avec bouchon en polyéthylène haute densité (PEHD), ainsi qu’une nouvelle gamme de packs rigides (mascaras, sticks et pots) 100% PP ou poly-téréphtalate d’éthylène (PET) pour des applications soins et maquillage. Également à la une chez Cosmogen, ReUse, un stick breveté tout en PP, recyclable et rechargeable, ainsi que rBrush, un pinceau de maquillage entièrement en PET recyclé et sans colle.

La société italienne Eurovetrocap s’est appuyée sur son entité Zero In·Pack pour développer deux mini collections jouant sur ces deux aspects de la circularité du plastique : #mono et #recycled. La société a notamment conçu un compte-goutte mono-matériau en PP. Enfin, Eurovetrocap a également investi dans une machine de triple extrusion permettant de combiner PE recyclé pour le cœur et PE vierge pour les parois interne et externe.

Parmi les matières associées à l’écoconception, le bois s’envisage sans ajout notamment pour les capots chez Pujolasos avec Woon, bouchon avec pas de vis entièrement en bois naturel certifié. Tout comme avec la gamme Woodacity présentée par Quadpack.

Holmen, géant suédois de l’industrie forestière et papetière avec Iggesund, s’est penché sur le développement d’un concept de pot avec recharge pour le soin, exclusivement issu du bois et de ses déchets. Le prototype Conic propose un contenant transparent d’apparence plastique conçu à partir d’huile de bois alors que la recharge conique est en fibre de bois.

Les coffrets et cales se déclinent également en version tout papier/carton et sans ajouts d’éléments supplémentaires de fermeture chez Verpack et Cosfibel. Pour une vision globale de ses solutions en mono-matière, Cosfibel a regroupé en outre au sein de sa collection ReBel, 9 boites de 9 matières inspirantes pour l’écoconception allant du carton au liège, en passant par différentes essences de bois (frêne, paulownia) ou l’aluminium. Procos, de son côté, a mis en avant les déclinaisons de son coffret e-commerce 100% carton Yoga Light.

Texen Beauty Partners a lancé sa collection soin et maquillage tout carton, palettes et boîtiers, sticks et packs pour rouges à lèvres. L’alternative du carton certifié FSC garantit toutes les fonctions attendues de l’emballage : protection, résistance, design…

Le tout « alu » est également une piste de réflexion importante chez g. pivaudran pour des capots dont le lest et l’insert sont en aluminium voire en aluminium partiellement recyclé. Le spécialiste de cette matière inspirante de l’eco-design, a fait d’ailleurs état de ses avancements en matière d’aluminium recyclé, alternative qui pourrait prochainement ouvrir des perspectives de production de produits dans le secteur du luxe responsable. De son côté, Axilone présentait le boitier compact réalisé à 98% en aluminium, miroir compris.

Le luxe de la recharge

Parfois encore balbutiante d’un point de vue technique, la démarche « refill » gagne toutefois du terrain, dans toutes les catégories.

Le verrier Bormioli Luigi - qui travaille à l’équilibre de son activité entre les trois catégories parfum, soin et maquillage - s’adresse directement à ces deux derniers marchés avec un pot en verre rechargeable contenant une cupule en verre amovible que le consommateur peut racheter en boutique et remplacer d’un geste simple.

Même démarche pour le groupe Pochet qui revendique « Le Luxe autrement » avec le pot Odyssée, un pot 2-en 1 qui associe un écrin et une recharge en verre allégé. La recharge peut être fermée par son propre capot en plastique recyclé et devient ainsi un produit nomade.

Tubes, flacons airless et sticks pour formules solides, Cosmogen a décliné toutes les possibilités d’usage et d’application en version rechargeable avec la gamme ReUse et ses différents applicateurs indépendants.

Chez Aptar Beauty + Home, un trio d’innovations rechargeables était présenté. Le Private Refill, écrin de rouge à lèvres sécurisé d’une clé unique et personnalisable qui clipse et déclipse le mécanisme et garantit à la marque une utilisation exclusive de ses recharges. Auquel s’ajoute les solutions airless premium et rechargeables : Serumony Reload et Gaïa.

Parmi les lancements, on notera également la réalisation par g.pivaudran d’un boitier rechargeable tout aluminium pour la collection les Nécessaires à parfum de Cartier.

Réponses anti-contamination

La tendance pour des solutions préservant du contact et de la contamination aux bactéries et virus s’invite au travers d’approches devenues indispensables à l’univers du test produit mais également par le revêtement de l’emballage.

La société Altus Coating, spécialisée dans la création de vernis UV, laques UV et teintes, a présenté AlSafe, sa toute dernière innovation antimicrobienne applicable à toutes surfaces et matières de packaging.. Ce vernis à séchage UV intègre un composant transparent et incolore qui détruit les contaminants dans la durée. La solution permettrait également de réduire considérablement l’usage de solutions désinfectantes au rôle avéré dans la dissémination de composés organiques volatiles (COV) dans l’atmosphère. Cette technologie est compatible avec l’utilisation de vernis bio-sourcés.

Mais, c’est bien sûr en retail que le sujet prend toute son acuité. Pour des tests en magasin en toute sécurité les solutions sans contact proposées par Adhespack, Dapy et Orlandi offrent de nouvelles possibilités.

Inspirée des distributeurs de tickets d’attente, la technologie Ticket Sent de la société brésilienne Adhespack consiste à délivrer une cartonnette imprégnée du parfum et dotée d’un QR Code pour établir la connexion avec la marque. Simple et modulable, ne nécessitant aucune source d’énergie elle a déjà été plébiscitée par le groupe Puig pour de très nombreuses utilisations.

De son côté, Orlandi a présenté Multiscent 2.0, une nouvelle solution issue d’une technologie brevetée par la startup brésilienne Noar. L’innovation réside dans l’accès à un diffuseur connecté, qui peut restituer fidèlement, à la demande, jusqu’à 20 fragrances différentes, en « odeur sèche », sans résidus de particules aériennes.

Le testeur automatique breveté de Dapy, permet quant à lui de délivrer une dose de parfum directement issue du flacon par un spray déclenché par détection de mouvement. Le testeur est réglable pour tous les parfums et flacons entre 85 et 130 cm de hauteur.

Coiffe, pompes et parfums

Parmi les autres lancements significatifs présentés sur le salon, on mentionnera également, la Coiffe Éternelle par Pochet, un bouchon de parfum premium, dont les composants (poids, insert, surbouchon, aimants) peuvent être séparés pour faciliter le recyclage.

Ainsi que la plateforme Inune d’Aptar. Compatible avec les différentes possibilités de spray du groupe (Precious, Silk, HDS ou classique), le mécanisme Inune serti ou vissable, est invisible, sans contact métallique avec le jus et POM free. En permettant, interchangeabilité des sprays, la plateforme offre un axe d’innovation par la gestuelle en multipliant les déclinaisons possibles sans induire de complexités industrielles additionnelles.