Les avantages des airless sont nombreux, et cela se traduit dans la forte progression de leurs ventes, +15% par an en moyenne.

Deux grandes solutions techniques

D’abord caractérisé par leur capacité « à restituer parfaitement un produit liquide, crémeux ou pâteux sans qu’une quelconque influence extérieure n’ait pu le contaminer (contact direct avec les doigts, air extérieur, etc.), » les systèmes airless se présentent sous deux grandes formes : l’airless à piston qui représente 95% des volumes et l’airless à poche.

Une étude des dépôts de brevets et des plus récentes innovations révèle de nombreuses tentatives pour adapter l’airless à tout type de conditionnement (mascara, poudre) même si à ce jour on trouve sur le marché essentiellement des flacons, des tubes et des pots.

La question de la contamination

Au niveau du règlement européen sur les cosmétiques, les emballages et conditionnements sont définis essentiellement en termes de sécurité vis-à-vis des impuretés susceptibles de migrer dans le produit et des contaminations microbiologiques. Comme le précise Laurence Mulon, consultante en réglementation « le packaging airless permet assez facilement de s’affranchir des contraintes réglementaires en répondant à ces exigences. »

Toutefois, pour garantir des formules vraiment protégées, voire stériles, les systèmes de remplissage restent souvent indissociables du packaging et doivent assurer depuis la fabrication du bulk jusqu’à l’installation de la pompe une atmosphère exempte de contamination extérieure.

La question environnementale

De leur côté, les préoccupations environnementales, peu citées par le règlement, sont plutôt prises en charge par des référentiels de produits naturels et biologiques tels qu’Ecocert, Cosmos, etc. Chaque organisation a ses propres règles d’acceptation même s’il apparaît que la fin de vie de l’emballage et son caractère recyclable sont les critères les plus importants.

Dans ce secteur marqué par l’innovation, de nombreux fabricants d’airless s’efforcent de proposer les solutions les plus écocompatibles, par la réduction du bilan carbone de chaque référence, l’allègement des produits, la réduction du nombre de composants et/ou leur recyclabilité, l’introduction de systèmes rechargeables, etc.

Mais tous ces efforts répondent-ils aux exigences des consommateurs ?

Que veulent les consommateurs ?

Les différents participants ont témoigné de leur difficulté à valoriser leurs efforts environnementaux vis-à-vis de consommateurs. Des consommateurs certes attirés par le développement durable mais qui font souvent le choix du produit le moins cher.

En fait, les comportements varient d’un marché à l’autre, d’un produit à l’autre. Les acheteurs des pays émergents ou plus généralement les acheteurs de produits de luxe, par exemple, apprécient les produits lourds, synonymes de qualité.

Certains marchés sont plus particulièrement favorables à l’airless. C’est le cas de la dermocosmétique. Mais le recours apparaît encore souvent comme la réponse à un besoin technique plutôt qu’un argument marketing. « Ce n’est pas le consommateur qui impose l’airless, c’est la formule, » affirme une personne de l’assistance.

Néanmoins, il reste ainsi des leviers d’innovation pour faire de l’airless un argument de vente. Pourrait-on dire que l’airless ne nous a pas encore dévoilé tous ses atouts ?