Éric Renard et Xavier Padovani, co-fondateurs de La Phocéenne de Cosmétique

Premium Beauty News - En 2016, à l’occasion des 20 ans du Petit Olivier, vous aviez annoncé votre intention de doubler votre chiffre d’affaires d’ici 2020, notamment via une opération de croissance externe. Nous y sommes !

Éric Renard - La marque Lovéa réalise 11,5 millions d’euros de chiffres d’affaires, soit environ la moitié du chiffre de notre marque Le Petit Olivier (22 millions d’euros en 2016). Cette acquisition est une grosse opération pour une entreprise de notre taille. Notre objectif est d’atteindre 50 millions de chiffre d’affaires au total en 2020, notamment grâce à l’augmentation de nos ventes à l’international. Nous sommes convaincus que des synergies importantes existent à ce niveau entre Lovéa et Le Petit Olivier. Dès 2018, nous ciblons un chiffre d’affaires de 35 à 38 millions d’euros, ce qui fera de nous la première PME française du secteur cosmétiques en GMS.

En revanche nous restons concentrés sur le développement des produits et sur le marketing. Les Laboratoires Biocos conservent leur outil de production à Millery, dans le Rhône. Ils continueront à produire les gammes Lovéa tout en diversifiant leur activité de sous-traitance auprès d’autres clients.

Premium Beauty News - Quelles sont les principales synergies entre Le Petit Olivier et Lovéa ?

Éric Renard - Les deux marques ont un positionnement très complémentaire. Le Petit Olivier est une marque d’inspiration naturelle traditionnelle, très ancrée dans l’univers provençal. Lovéa est une marque d’inspiration exotique et jeune, avec une certification biologique. C’est le pionnier du solaire certifié bio en GMS, ce qui lui a permis de devenir le numéro 3 de ce segment en France. La marque dispose d’un savoir-faire et d’une légitimité exceptionnelles dans les produits solaires et c’est un gros atout que nous entendons respecter. Mais nous pensons qu’elle a également une forte légitimité dans d’autres catégories. Nous allons dès maintenant travailler au développement d’autres gammes, notamment des gels douches et peut-être aussi des déodorants, en vue de lancements l’année prochaine.

L’autre grande synergie est à l’export. Lovéa réalise environ 25% de son chiffre d’affaires à l’international, contre 28 à 29% pour Le Petit Olivier. Notre objectif est de parvenir à 33% en 2020 pour le group. La marque Le Petit Olivier est présente dans 64 pays contre 38 pays pour Lovéa. Nous sommes très forts dans certains pays, comme la Russie, où la marque Lovéa n’est pas présente. Nous avons également ouvert de nouveaux marchés en Amérique du Sud et en Amérique Centrale (Équateur, Chili, Colombie) où la marque Lovéa n’est pas présente. Inversement, Lovéa a de fortes positions aux Pays-Bas ou au Moyen-Orient (Émirats Arabes Unis, Liban) où la marque Le Petit Olivier est peu présente.

Par ailleurs, nous sommes dans des circuits de distribution similaires. En général en GMS, ou en drugstore et parfois en pharmacie. Cela nous permettra de nous appuyer pleinement sur nos forces de vente et de distribution respectives.

Premium Beauty News - Quelles sont vos priorités stratégiques ?

Éric Renard - Nous souhaitons faire de Lovéa une marque naturelle exotique de référence en grande distribution, d’abord en renforçant ses positions dans le solaire puis en consolidant et en développant ses positions dans d’autres catégories.

Nous voulons ensuite nous appuyer sur les synergies entre les deux marques pour développer nos ventes en France, en Europe (Belgique, Pays-Bas et Suisse), en Russie sur le pourtour méditerranéen, notamment au Maroc et en Tunisie.

Nous misons pour cela sur le savoir-faire français en matière de cosmétiques et la reconnaissance du made in France dans le monde. Tous nos produits sont fabriqués en France, même si quelques ingrédients comme l’huile d’argan où le monoï sont évidemment sourcés à l’étranger.