Odile Roujol, fondatrice de la communauté FaB - Fashion and Beauty Tech

Premium Beauty News - Quel est le but de la communauté FaB ?

Odile Roujol - La plupart des investisseurs et des business angels ont une préférence pour les entreprises et les idées associées à la tech. Ils investissent plus facilement dans les produits technologiques et sont plus sceptiques quant aux produits physiques et le retour sur investissement potentiel. Pourtant, il existe une multitude d’opportunités inexploitées dans la mode et la beauté. Nous avons créé ce réseau pour aider les investisseurs et les créateurs de marques à se rencontrer et à partager leurs expériences.

Premium Beauty News - Comment les aidez-vous ?

Odile Roujol - Les créateurs peuvent d’abord apprendre les uns des autres lors d’événements dédiés et échanger leurs meilleures pratiques. La sécurité des produits et de la fabrication est indispensable pour gagner la confiance des clients. Nous essayons de les sensibiliser sur ce sujet dans un contexte où la réglementation ne contrôle pas tout. Je les encourage à avoir des conseillers et des mentors pour continuer à développer leur leadership. Certains créateurs ont levé quelques fonds auprès de leur famille, d’amis ou des connaissances (ce qu’on appelle la love money), ou bien ils ont déjà convaincu un investisseur extérieur, d’autres sont à des stades plus avancés et génèrent même des revenus supérieurs à 10 millions de dollars.

Premium Beauty News - Quelles sont vos relations avec les investisseurs ?

Odile Roujol - Les investisseurs adorent nos échangent, car la plupart des entrepreneurs qu’ils rencontrent leur pitchent. Ici c’est différent, ils parlent des tendances, ils n’ont pas à prendre de décision à la fin de la réunion. Ils rencontrent des gens pour lesquels ils ne sont pas toujours disponibles lors de journées normales.

Elsa Jungman

Elsa Jungman, fondatrice d’ELSI Beauty

Ancienne experte du microbiome de la peau chez AO Biome, Elsa Jungman a fondé sa propre marque ELSI Beauty au début de cette année et a bénéficié du réseau à San Francisco dès le début.

« Ce réseau m’a aidé à comprendre le processus de création de ma propre marque. Parfois, vous pouvez rencontrer des personnes un peu plus avancées dans leur activité et apprendre les meilleures pratiques ou savoir comment pitcher à des investisseurs, par exemple », explique Elsa Jungman.

Premium Beauty News - Comment est née la communauté FaB ?

Odile Roujol - Le mouvement a commencé par des réunions à San Francisco, en Californie, et s’est développé en Europe (à Londres, Paris, Berlin et en Espagne) et s’étend maintenant à l’Amérique latine et à l’Asie (Shanghai, Singapour, Séoul, Tokyo), et bien sûr aussi à New York et à Los Angeles. Les groupes locaux sont composés d‘entrepreneurs connaissant bien l’écosystème. Le socle en est la culture ‘pay forward’et ‘give back’ chère à la Silicon Valley. Nous pouvons également faire appel à des experts du secteur pour qu’ils soutiennent les créateurs en matière de formulation, de clean beauty, mais également d’influence, de croissance ...

Le FaB se réunit tous les trois mois à San Francisco, tous les six mois à Paris par exemple. Il est flexible et connecté au réseau local et aux besoins régionaux. Le ticket d’accès ne couvre que la nourriture et les boissons et le photographe. Nous vivons un moment passionnant car notre communauté est en pleine croissance ! Elle s’adresse aux fondateurs et aux investisseurs : des entrepreneurs partageant la même passion et rassemble environ 1500 membres à travers le monde.