« Deux années références, » c’est ainsi que l’on peut qualifier 2008 et 2009 pour MBF Plastiques [1]. La firme basée à Oyonnax, dans l’Ain, a en effet signé coup sur coup One Million de Paco Rabanne, Ricci de Nina Ricci, Scarlett de Cacharel et L’Eau Mega de Viktor Horsting & Rolf Snoeren. Des lancements qui ont quelque peu décoiffé par leur audace marketing ou leur prouesse technique ou les deux à la fois. Et dans tous les cas, des produits qui ont visiblement séduit les consommateurs.

Premium Beauty News - On a l’impression d’un véritable retour de MBF sur le créneau du luxe ? Vrai ou faux ?

Jean-Michel Fouilland - Ni faux, ni vrai ! Nous avons toujours été dans le packaging haut de gamme pour la parfumerie-cosmétique. Nous n’avons jamais cessé de l’être. Je rappelle que c’est MBF qui a signé au début des années 1980 le premier Opium d’Yves Saint Laurent, qui était dans son genre une véritable révolution pour ce secteur. Et dans cette lignée, nous avons aussi réalisé, Magie Noire (Lancôme), Kouros (YSL), Maxim’s, Choc, Énigme, Rose Cardin (P. Cardin), le féminin Eternity (Calvin Klein), NOA (Cacharel).

Puis, il est exact qu’à partir du début des années 1990, l’entreprise avait la double casquette "packaging de luxe" et "pièce technique" avec, en particulier la création d’un site industriel destiné essentiellement à la fabrication de capsules services. C’est sans doute à partir de cette époque que notre image s’est sans doute quelque peu brouillée.

Premium Beauty News - Jusqu’au début des années 2000 où un repositionnement s’opère !

Jean-Michel Fouilland - C’est exact ! Nous avons décidé de revenir plus fortement sur le marché du packaging parfumerie-cosmétique. Une véritable équipe commerciale est mise sur pied. Dans la foulée, l’unité de fabrication de pièces industrielles est réaménagée en hall de production dédié à la fabrication de mascaras (injection-soufflage, décors et assemblage). En quelques mois, les effets se font immédiatement sentir. C’est MBF qui signe en 2000 le nouveau Givenchy pour homme. Puis en 2002, Omnia de Bvlgari, suivi en 2004 d’Aqua, également de Bvlgari.

Une période qui correspond d’ailleurs à ce qui va devenir un véritable savoir-faire pour MBF, je veux parler de la maîtrise dans la réalisation de spray-caps sophistiqués. C’est aussi à cette époque où nous réalisons des surmoulages sur image avec un démaquillant pour Lancôme en 2005.

Et c’est l’enchaînement avec le masculin Armani Diamond en 2006 puis le féminin Ultra Violet de Paco Rabanne. Une réalisation qui nous a permis de montrer tout notre savoir-faire dans la réalisation d’un Spray-Cap particulièrement économique : de trois moules de fabrication initialement nécessaires, nos ingénieurs sont passés à un seul moule !.

Premium Beauty News - C’est d’ailleurs sans doute ce qui fait toute votre force : trouver ce qui fera la différence !

Jean-Michel Fouilland - En tout cas, c’est ce qui a fait la différence jusqu’à ce jour. C’est sûrement un état d’esprit. À partir d’un brief, essayer de trouver ce qui permettra de réaliser la pièce au moindre coût et au meilleur niveau de qualité possible. Nous sommes dans l’innovation de process. L’automatisation, la robotique, les choix en matière de multi-injection, autant de choix industriels qui comptent aussi. Le "zéro défaut" est devenu notre Bible.

Et croyez-moi, ce n’est pas toujours aussi simple. Regardez le Viktor & Rolf et sa poire composée de près de 12 pièces assemblées automatiquement. Un véritable puzzle de pièces techniques injectées permettant de diffuser le produit en appuyant de part et d’autre sur le logo même de la marque.

Et même le capot "Ricci" en bi-matière, PP densifié et PP Homo n’était pas si simple avec sa frette en deux pièces dont un « ruban » avec plan de joint non visible et un parachèvement par métallisation sous vide et vernis brillant.

Premium Beauty News - La maîtrise de la réalisation des sprays-caps est devenue une véritable spécialité !

Jean-Michel Fouilland - Nous avons eu cette opportunité au début 2000 et au fil des années notre expérience s’est considérablement étoffée. À tel point que nous en sommes arrivé à réaliser certains busages de boutons poussoirs pour des questions de maîtrise technologique et de coûts. De fil en aiguille, on nous a demandé des systèmes de distribution pour des produits de plus en plus techniques. Le Viktor & Rolf étant, sans doute, l’un des plus sophistiqués que nous ayons eu à faire. Et ce n’est sans doute pas fini.

Premium Beauty News - Et la crise dans tout cela ?

Jean-Michel Fouilland - Nous l’avons subie comme tout le monde. Mais sans doute moins que tout le monde. Les choix industriels ont été les bons et le fait de s’être recentré sur notre vrai savoir-faire technique haut de gamme s’avère payant aujourd’hui. Nous avons fini l’année 2009, certes en recul par rapport à 2008 mais, quasiment au même niveau que 2007.