Angélique Labbé, Algotherm

De plus en plus de marques préemptent ce territoire et leur origine tant à se diversifier. Aux côtés des grands acteurs français, pionniers dans ce domaine et pour la plupart issus de la thalassothérapie (Thalgo, Algotherm, Biotherm, Phytomer, …), d’autres signatures s’installent progressivement dans les différents segments. On peut citer des marques telles que Algenist, Bio Carnac, O2Mer ou H2O+. Même les segments les plus premium sont concernés, avec Crème de La Mer (Estée Lauder Companies).

« C’est une tendance porteuse car il y a un grand potentiel qui s’ouvre,  » constate Laure Courpotin, Directrice Marketing de la marque Daniel Jouvance, l’un des pionniers du secteur, qui a tout misé il y a 30 ans sur le pouvoir des micro-algues.

Une infinité de ressources naturelles

Mathilde Lagarde, directrice marketing de Phytomer souligne un véritable renouveau depuis quatre à cinq ans, « la cosmétique marine existe depuis très longtemps mais était un peu passée de mode, or les avancées du domaine scientifique et notamment des biotechnologies ont été tellement immenses ces dernières années que nous sommes arrivés à plus d’efficacité avec des actifs nouveaux et des performances renouvelées. Il y a un vrai regain d’intérêt et une place centrale de plus en plus forte au niveau de la presse et des points de vente.  »

Partant du principe fondamental de la bio-similitude entre le plasma sanguin et la composition des ingrédients marins, (eau de mer, algues, micro algues) les produits cosmétiques à base d’actifs marins revendiquent une affinité avec la peau sans équivalence. Un atout de taille qui stimule la recherche sur une biodiversité hors norme tant par ses propriétés que par son immensité.

« Les organismes marins sont soumis à des conditions de vie extrêmes qui les obligent à développer des propriétés de résistance que l’on ne retrouve nulle part ailleurs,  » explique Isabelle Guichon, responsable communication scientifique de Thalgo. « On peut trouver des sucres issus de certaines bactéries marines qui sont 3 à 4 fois plus efficaces que l’acide hyaluronique  ». Et le territoire restant à explorer est vaste.

« Il y a de belles perspectives de découverte si l’on considère qu’il existe de 25 à 30 000 espèces d’algues sur le surface du globe. On en dénombre 800 en Bretagne et n’en utilisons seulement qu’une cinquantaine en cosmétique, pharmaceutique et agro alimentaire,  » commente Angélique Labbé, chef de produits développement Algotherm du groupe Batteur.

Le réveil de la belle endormie

Résultat, tout en continuant à revendiquant sa naturalité, la cosmétique marine se fait aussi plus pointue. « On vient progressivement à une forte valeur technique avec un bénéfice de plus en plus poussé,  » confirment Stéphanie Leclere et Virginie Rio, de Bio Carnac, une nouvelle marque bio. Avec, d’une part, l’argument d’une efficacité prouvée et, d’autre part, celui de la naturalité, la beauté marine fonctionne en parfaite harmonie avec les tendances de fond du marché. L’offre s’étoffe, les gammes se diversifient et se positionnent notamment sur l’expertise anti-âge. Pour exemple, en ce début d’année, Crème de la Mer lance son Lifting Contour Serum (265 €) à base de Perennial Brown et Blue Algae. Chez Algotherm, la gamme Algotime Expert apporte une réponse anti-âge globale avec une ligne de cinq produits issus d’une combinaison de quatre algues (Undaria Pinnatifida, Ulva Lactuca, Dictyopteris Membranacea, Alaria Esculenta). Enfin Daniel Jouvance livre une pépite de la mer avec la micro algue Isochrysis, nichée au sein de ses produits Océâge Idéal pour une jeunesse retrouvée.