Maxime d’Haussy

Premium Beauty News - Le sachet a longtemps été le premier échantillon toutes catégories confondues. Est-ce toujours le cas ?  

Maxime d’Haussy - Le sachet reste effectivement très populaire ! On le trouve dans bien des domaines, des produits d’hygiènes aux soins et cosmétiques en passant par le maquillage et le parfum. Toutefois, pour cette dernière catégorie, c’est le mini-spray qui a vraiment la faveur des consommateurs.

Pour revenir sur la cosmétique, il ne faut pas oublier les mini-tubes et aussi les échantillons thermoformés. Les premiers permettent une réponse rapide car ce sont des emballages très standards, les seconds permettent de développer des répliques fidèles aux modèles ventes et offrent de très nombreuses possibilités dans le maquillage (fond de teint, rouge à lèvre, mascara, gloss).

Toutefois, si l’on raisonne en termes de volume, je pense que ce sont les étiquettes parfumées (scent seal…) et leurs dérivés en cosmétique et maquillage (beauty seal et scent seal…) qui représentent les quantités les plus importantes d’échantillons distribués.

Ce qu’il faut avant tout retenir c’est qu’il y a une solution et une réponse à chaque défi présenté par les marques et que les échantillons restent l’un des premiers déclencheurs de l’acte d’achat.

Premium Beauty News - Selon-vous quelle est la valeur de ce marché ?

Maxime d’Haussy - Il est très difficile d’estimer ce marché. Il n’y a pas de statistiques et nous avons une vision assez limitée des pays émergents comme l’Inde ou la Chine. Le marché des échantillons reste un marché de niche que j’évalue autour de 1,5 milliards de dollars. Mais si l’on considère qu’un échantillon coûte à peine quelques centimes alors on a une idée de ce que ce marche représente en volume.

Si côté fournisseurs, le marché est dominé par un grand groupe international mais il ne faut pas sous-estimer les nombreux autres acteurs qui sont excellents tant par la qualité de leur produit que par le service qu’ils procurent à leurs clients. La clef du succès reposant sur le triptyque : créativité, service et qualité.

Premium Beauty News - Quel sera l’échantillon type de demain ?  

Maxime d’Haussy - On a pu voir ces dernières années des tentatives de développement d’échantillons connectés (clé USB délivrant un parfum entre autres). Je parle de tentatives car ces produits, s’ils sont intéressants, n’ont pas encore vraiment trouvé leur marché : coût élevé, représentation du produit final aléatoire… Mais je suis persuadé que l’échantillon connecté “idéal” sera bientôt sur le marché… Reste à savoir quand.

En revanche, il est un fait certain que les comportements d’achats ont évolué et évoluent continuellement avec les nouvelles technologies, les applications en tout genre et l’hyper-connectivité des consommateurs. Cela induit un changement profond, non dans l’échantillon en tant qu’objet mais dans le mode de distribution de celui-ci. Les consommateurs sont exigeants (et ils ont raison de l’être) et attendent des marques qu’elles leur procurent leurs échantillons dans des délais toujours plus courts et sans nécessairement avoir à se déplacer en boutique. En résumé, l’échantillon de demain (et déjà d’aujourd’hui) doit avant tout répondre à un défi logistique.

Mais ce n’est pas le seul défi. L’autre enjeu majeur restant l’environnement et l’absolue nécessité de travailler sur des concepts qui permettront de réduire l’empreinte écologique des emballages sans compromettre la qualité des formules qui protègent et en tenant compte de l’impact logistique dans le bilan carbone. Une belle équation !

Maxime d’Haussy

Maxime d’Haussy a débuté sa carrière dans l’industrie de l’emballage des produits de beauté en 1992 chez Seaquist Closures (Groupe Aptar). Il s’est immédiatement passionné pour ce secteur d’activité. Il découvre un univers très dynamique et créatif, en perpétuel recherche d’innovation et de qualité.

En 1995, Il saisit une opportunité et entre chez SOFAB (maintenant intégrée au groupe Albéa). Cette société originellement créée par le groupe BIC pour le lancement du “parfum nu” a su reconvertir son outil industriel pour devenir l’inventeur et le leader mondial des mini pulvérisateurs de parfums connus sous les noms de Sophistic’s et Sofilux. Il fait ses premières armes dans le domaine des échantillons.

Précisément, sept ans plus tard, Socoplan (maintenant intégré au groupe Arcade Beauty) lui offre la possibilité de travailler en tant que Directeur Commercial et Marketing dans une société exclusivement dévouée aux échantillons et mini produits. Il n’en fallait pas plus pour le convaincre d’élargir ses connaissances dans les domaines du sachet et du thermoformé (blister). En 2007, le groupe acquiert Biopack, leader européen dans l’échantillonnage de parfums, dont il en prend la direction générale à partir de janvier 2008. Après avoir beaucoup appris dans le domaine des produits de soins, d’hygiène et de maquillage, il enrichit ses connaissances dans le domaine des produits alcooliques tout en se confrontant à sa première expérience de direction générale avec ce que cela comporte de responsabilités et d’exigence. En 2013 en route vers de nouveaux horizons, il part au Brésil prendre la direction de Arcade Beauty Mappel.