La complexité de la création et de la sélection du bon emballage tient au fait qu’il faut veiller à ce qu’il soit optimisé pour la santé et la sécurité des personnes et de l’environnement, tandis que d’autres paramètres incluent, sans toutefois s’y limiter, les aspects de performance, les solutions écologiques, les considérations de rapidité de mise sur le marché et de rentabilité.

Les marques cosmétiques et les fournisseurs de packaging relèvent de plus en plus le challenge de concevoir des contenants qui soient en premier lieu sûrs, mais qui évitent aussi la réutilisation ou le recyclage de matériaux nocifs. Il y a une prise de conscience quant à la nécessité de recycler les matériaux PCR, les mono-matériaux recyclables (PP, PE, PET), le verre, le carton... alors qu’ils sont aussi confrontés à des questions réglementaires.

Comment évaluer la sécurité des emballages ?

Conformément au règlement cosmétique (CE) No. 1223/2009 et plus particulièrement à son Article 3, un produit cosmétique mis sur le marché doit être sûr pour la santé humaine lorsqu’il est utilisé dans des conditions normales ou raisonnablement prévisibles. La Personne Responsable de sa mise sur le marché doit s’assurer qu’une évaluation de la sécurité du produit cosmétique, y compris de son emballage, est réalisée. Toutefois, le règlement ne fournit aucune orientation sur la manière d’évaluer la sécurité du contenant et ne définit pas davantage les substances susceptibles de migrer, les quantités acceptables ou la manière d’effectuer un constat de migration positif.

Lorsqu’une formule est en contact avec un contenant, des échanges physico-chimiques peuvent se produire, appelés interactions contenant-contenu. La migration est l’un des principaux phénomènes susceptibles de mettre en contact des substances issues des matériaux d’emballage avec la formule cosmétique.

Ainsi, la décision d’exécution de la Commission du 25 novembre 2013 (2013/674/UE) relative aux lignes directrices pour l’application de l’Annexe I du Règlement (CE) No. 1223/2009, fournit des orientations supplémentaires concernant les informations sur les matériaux d’emballage et la libération éventuelle de substances issues du contenant. Cette décision recommande de consulter le règlement (CE) No. 1935/2004 relatif aux matières et objets destinés à l’alimentation, pour évaluer la sécurité des packagings cosmétiques. Il est important de se référer aux réglementations, normes et textes en vigueur, spécifiques au type de matériau utilisé et à l’utilisation finale du produit. En effet, comme les emballages alimentaires ont souvent déjà été testés, des informations pertinentes sur la stabilité et la migration des substances contenues dans les matériaux peuvent être disponibles, bien que des tests supplémentaires puissent également être nécessaires. Le principe retenu est que, dans la plupart des cas, si un emballage est sûr pour un type spécifique d’aliment, il est sûr pour un produit cosmétique ayant des propriétés physico-chimiques similaires à celles d’un aliment. Malgré cela, il convient de se référer aux règlements, normes et textes pertinents, qui sont spécifiques au type de matériau utilisé et à l’utilisation finale du produit.

Procédures de gestion du contrôle de la qualité et de l’évaluation des risques

Dans ce contexte réglementaire, en 2019, Cosmetics Europe a publié des lignes directrices qui recensent un ensemble d’informations provenant des fournisseurs d’emballages/matériaux qui aident à évaluer l’impact de l’emballage sur la sécurité du produit cosmétique qu’il contient. L’approche est basée sur les évaluations réalisées sur les emballages alimentaires, tout en tenant compte des seuils de tolérance locaux.

Plus récemment, en 2020, les préoccupations relatives aux déchets et à l’économie circulaire ont poussé les industriels à se tourner vers des emballages fabriqués à partir de matériaux recyclés. Cependant, actuellement, tous les matériaux ne peuvent pas revendiquer la conformité pour un contact alimentaire et il n’y a pas à l’heure actuelle de législation européenne harmonisée en place, à l’exception notable du PET recyclé via des protocoles évalués par l’EFSA.

Eurofins soutient les procédures de contrôle qualité et d’évaluation des risques de ses clients dans le domaine du design, de la réutilisation et de la valorisation des packagings, du stade de la résine à l’emballage final et tout au long du cycle de vie du produit, en considérant aussi bien les emballages simples que complexes.

Dans un contexte où les défis environnementaux, les performances, la sécurité et les questions réglementaires sont étroitement liés, Eurofins a mis en place une stratégie en 3 étapes pour évaluer la sécurité des emballages, couplée à des tests dans des conditions pertinentes.

Nous soutenons les marques cosmétiques et les fournisseurs d’emballages afin de les aider à atteindre et à dépasser leurs engagements et objectifs en matière de durabilité, tels que l’amélioration de la recyclabilité et l’utilisation de matériaux recyclés.

1. Évaluation de la réglementation et de la sécurité des emballages cosmétiques en examinant le matériau d’emballage, en vérifiant les conformités, en évaluant les interactions potentielles entre le contenant et le contenu, en élaborant un test analytique approprié et un plan d’évaluation de la sécurité...
2. Tests analytiques en réalisant des tests chimiques, physiques et mécaniques, en analysant les substances toxiques, en réalisant des tests de contact alimentaire (migration globale et spécifique, substances ajoutées involontairement (SAI)), en évaluant la teneur en plastique au regard des exigences impératives de protection du produit, en vérifiant l’aptitude à la rechargeabilité en points de vente, en réalisant des tests de compostabilité...
3. Audit pour évaluer la chaîne d’approvisionnement, les fabricants d’emballages et les fournisseurs de matériaux d’emballage...

Avec les nombreux progrès déjà réalisés et ceux à venir en matière de packagings durables, de nouveaux bio-matériaux encore plus verts et de nouveaux processus de recyclage, nous espérons continuer à innover et à élaborer de nouvelles solutions pour répondre aux exigences des marques, des fournisseurs et des consommateurs.