Conduite par le Réseau européen des laboratoires officiels de contrôle des cosmétiques (European Network of Official Cosmetics Control Laboratories - OCCL) ce contrôle du marché s’inscrit dans le cadre des efforts du Conseil de l’Europe pour évaluer la conformité des cosmétiques vis-à-vis de la législation européenne régissant leur sécurité, leur étiquetage et leurs allégations. Au total, 932 échantillons (soins pour la peau, pour les cheveux, produits pour les lèvres, déodorants, parfums), ont été collectés dans huit pays européens entre 2018 et 2020. Les produits de l’échantillon ont été fabriqués dans 34 pays différents, la majorité (85%) étant originaires d’Europe. Au sein de l’échantillon, 544 produits portaient la mention « sans parfum » (ou une revendication similaire).

L’étude montre un niveau de conformité globale des produits de 80% mais ce score tombe à 59% pour les parfums.

Étiquetage incorrect des allergènes de parfum

La présence de 24 composés parfumés allergisants [1] a été recherchée dans tous les produits de l’échantillon. Au total, 7,7% des produits n’étaient pas conformes aux exigences réglementaires en raison soit d’une absence d’étiquetage, soit d’un étiquetage incorrect de composés de parfum allergènes et 2,3% en raison d’allégations que les autorités jugeaient trompeuses.

Par ailleurs, 3,1% [2] des produits commercialisés comme étant « sans parfum » contenaient des composés parfumés allergisants.

Le linalol, l’alcool benzylique et le limonène étaient les sources les plus fréquentes de non-conformité.

Autres types de problèmes

Par ailleurs, 12,7% des produits de l’échantillon comportaient des non conformités autres que celles liées aux composés parfumés allergisants.

Il s’agissait principalement d’un étiquetage erroné ou d’allégations non autorisées. Des problèmes liés à des notifications manquantes ou erronées dans le CPNP ont également été identifiés. L’usage non conforme à l’annexe V [3] de certains conservateurs (butylcarbamate d’iodopropynyle, méthylisothiazolinone), une teneur élevée en cadmium ou en huile minérale de bas poids moléculaire dans les produits de soin des lèvres ont également été relevés.

Deux produits (0,2% du total) ont été jugés dangereux, l’un en raison de l’utilisation interdite de butylcarbamate d’iodopropynyle dans une lotion pour le corps et l’autre en raison d’une contamination microbienne.

Enfin, l’EDQM n’a pas relevé de différence significative des niveaux de non-conformité entre les différents pays européens inclus dans l’étude.

« Assurer la conformité des produits cosmétiques est essentiel pour éviter les risques potentiels pour la santé. Les problèmes révélés par cette étude démontrent la nécessité permanente d’une coopération étroite entre les laboratoires officiels de contrôle des cosmétiques, dans l’intérêt de la santé publique en Europe », note Susanne Keitel, directrice de l’EDQM.