Pour les marques de cosmétiques, les calendriers de l’avent sont un bon moyen d’occuper le terrain dans la période précédant les fêtes tout en proposant à leurs fans de tester de nouveaux produits. L’offre s’est multipliée à vitesse grand V au cours des dernières années, avec parfois jusqu’à trois ou quatre calendriers par marque.

Au-delà de l’aspect féérique de ces petites boîtes, pour les consommateurs, l’intérêt est généralement de pouvoir tester de nouveaux produits, ou de profiter d’un contenu dont la valeur globale est supérieure au tarif de vente au détail de chaque produit. Il s’agit d’ailleurs d’un argument mis en avant par de nombreuses marques. The Body Shop propose ainsi un calendrier à 90 euros dont la valeur cumulée de chaque produit acheté individuellement serait en réalité de 138 euros. Sephora propose un calendrier à 49,99 euros, contre une valeur totale de 80 euros, et Feelunique affirme que la valeur cumulée des produits contenus dans son calendrier est de 450 euros, pour un ensemble à 140 euros.

Une offre décalée par rapport au prix de vente ?

Si Chanel était jusque-là restée à l’écart du mouvement, le premier calendrier de l’avent de la maison de la rue Cambon, qui représente un flacon géant du N°5, son iconique parfum centenaire, est depuis quelques jours au coeur des conversations sur les réseaux sociaux.

Tout a commencé sur TikTok, avec une série de posts de l’influenceuse Elise Harmon, suivie par quelque 250.000 abonnés. Après avoir commencé à ouvrir, jour après jour, les cases de son luxueux calendrier, la jeune femme a commencé à faire part de sa déception.

Miniatures de parfums collector, rouge à lèvres, crèmes pour les mains : l’objet a pourtant de quoi faire rêver… Mais le calendrier abrite également des pin’s, des autocollants, des pochettes, et autres décorations de sapin que - selon certains internautes - la maison offrirait gratuitement à ses clients lors de l’achat de tel ou tel produit.

De fait, au regard du prix du calendrier, les consommateurs semblaient s’attendre non pas à des babioles, mais à de véritables produits, même en format miniature.

La marque a pourtant joué la transparence sur le contenu du calendrier, avec une liste complète du contenu. Selon le décompte effectué par ETX Studio, il contient notamment le N°5 Eau de Parfum en 35 ml (72 euros), la crème pour les mains N°5 l’eau on hand (56 euros), le savon pour le corps (environ 25 euros), le Rouge Allure N°5 (environ 40 euros), le Rouge Allure Velvet (environ 40 euros), le Vernis Longue Tenue (27 euros), et plusieurs flacons de parfums miniatures collector dont la valeur est difficilement identifiable. Ce qui ferait un total de près de 300 euros, environ, miniatures comprises. Et c’est sans compter les différents bracelets, miroirs, pochettes, et autre boule à neige.

« Un véritable objet de collection »

« Cette controverse est un peu dommage car ce n’était pas ce que Chanel voulait. Chanel pensait faire plaisir à certains de ses clients en proposant ce type de produit. Évidemment, nous voyons qu’il faut être prudent et donc, à l’avenir, nous serons certainement beaucoup plus prudents », a déclaré Bruno Pavlovsky, le patron de la mode chez Chanel, à WWD en réaction à la polémique.

Il a expliqué que le calendrier avait été produit en très petite série dans le cadre des célébrations du 100e anniversaire du parfum Chanel n°5, et qu’il était totalement épuisé.

Dans un communiqué officiel, Chanel a déclaré avoir connaissance des commentaires actuellement visibles sous ses publications. La marque s’est dite désolée « que ce calendrier ait pu décevoir certaines personnes ».

« Directement inspiré de la silhouette mythique du flacon N°5, ce calendrier, disponible uniquement pour une courte période, présente un design unique et un contenu original, ce qui en fait un véritable objet de collection dont la valeur ne peut se résumer aux seuls produits qu’il contient », a précisé la marque.