« Le marché mondial des bioplastiques devrait croître de 20% au cours des cinq prochaines années. La transition vers une économie circulaire et sobre en carbone, un soutien politique plus fort pour la bioéconomie et une sensibilisation accrue des consommateurs aux produits et emballages durables sont les moteurs de cette expansion », a révélé François de Bie, président d’European Bioplastics (EUBP), l’association européenne représentant les intérêts de l’industrie des bioplastiques. « Beaucoup de pionniers de l’industrie augmentent leurs capacités de production existantes. Ils répondent à la demande croissante de la part des marques et des consommateurs pour des biopolymères innovants et durables  », a-t-il précisé.

L’emballage reste le principal débouché des bioplastiques avec près de 60% (1,2 million de tonnes) du marché total en 2017. En dépit de la croissance du marché prévue au cours des cinq prochaines années, la part des bioplastiques dans l’utilisation des terres agricoles restera autour de 0,02%. Selon l’EUBP, cela montre clairement qu’il n’y a pas de concurrence entre la production de matières premières pour les bioplastiques et l’alimentation humaine et animale. [1]

PLA et PHA

La capacité mondiale de production de bioplastiques devrait passer d’environ 2,05 millions de tonnes en 2017 à environ 2,44 millions de tonnes en 2022. Les biopolymères tels que le PLA (acide polylactique) et les PHA (polyhydroxyalcanoates) sont les principaux moteurs de cette croissance.

Après plusieurs années de développement, la famille des polymères PHA entre maintenant sur le marché à l’échelle commerciale, avec des capacités de production qui devraient tripler au cours des cinq prochaines années. Ces polyesters sont 100% biosourcés, biodégradables et présentent un large éventail de propriétés physiques et mécaniques en fonction de leur composition chimique. Les capacités de production de PLA devraient également augmenter de 50% d’ici 2022 par rapport à 2017. Le PLA est un matériau très polyvalent qui présente d’excellentes propriétés de barrière et qui est disponible dans des grades haute performance capables de remplacer le PS (polystyrène), le PP (polypropylène) et l’ABS (acrylonitrile butadiène styrène) dans les applications les plus exigeantes.

Les plastiques biosourcés non-biodégradables, notamment les solutions de bio PE (polyéthylène) et de bio PET (polyéthylène téréphtalate), ainsi que les bio-PA (polyamides), représentent environ 56% (1,2 million de tonnes) des capacités mondiales de production de bioplastiques. La production de PE biosourcé devrait continuer de croître à mesure que de nouvelles capacités seront mises en service en Europe dans les années à venir.

Matériaux innovants

Toutefois, les annonces sur le rythme d’augmentation des capacités de production de PET d’origine végétale ont déjà été démenties dans les années passées. En effet, l’accent a été mis sur le développement du PEF (polyéthylène furanoate), un nouveau polymère qui devrait entrer sur le marché en 2020. Le PEF est comparable au PET mais 100% biosourcé et il présenterait des propriétés barrière et thermique supérieures, ce qui en fait un matériau idéal pour l’emballage de boissons, et de produits alimentaires ou non alimentaires. En 2022, le PP d’origine végétale devrait entrer sur le marché à l’échelle commerciale avec un fort potentiel de croissance en raison de l’utilisation généralisée de ce polymère dans un large éventail de secteurs.

Les marques qui participaient à la European Bioplastics Conference ont mis en avant leurs efforts et initiatives pour réduire leur empreinte environnementale et l’importance des bioplastiques dans la réalisation de ces objectifs. Danone et Nestlé Waters, par exemple, ont évoqué leurs efforts combinés pour lancer d’ici 2020 une bouteille en PET 100% biosourcé à base de matières premières ligno-cellulosiques de deuxième génération.

« Nous observons qu’un nombre croissant de grandes marques effectuent la transition des matériaux fossiles aux matériaux biosourcés ou proosent des solutions biodégradables pour leurs produits en réponse à la demande accrue des consommateurs pour des produits plus durables et d’une prise de conscience globale sur les impacts des choix de consommation sur l’environnement », a conclu François de Bie.