Si le corps médical ne cesse de rappeler l’importance d’une protection efficace en cas d’exposition prolongée aux rayons du soleil, les écrans solaires n’échappent toutefois pas à la demande générale des consommateurs pour des produits plus naturels. Un sujet que les marques ont pris à bras-le-corps en adaptant leurs formules pour répondre aux attentes des consommateurs tout en offrant un niveau de protection aussi élevé que possible.

Ce qui n’empêche pas les scientifiques de continuer à chercher de nouvelles molécules naturelles, qui pourraient protéger toujours plus efficacement la peau contre les méfaits des rayons ultraviolets. Une récente étude [1] a ainsi mis en lumière un ingrédient inattendu qui pourrait remplir cette fonction, et contribuer à lutter contre les cancers de la peau, en constante augmentation ces dernières années, mais aussi contre le photo-vieillissement : le curcuma.

Futur filtre solaire ?

Le curcuma est déjà connu pour ses propriétés antibactériennes, anti-inflammatoires et cicatrisantes, qui permettraient notamment de lutter contre l’eczéma et le psoriasis. C’est plus particulièrement l’un de ses composants, la curcumine, qui se révèle être une alliée intéressante pour de nombreux problèmes de peau. Et c’est justement à elle que se sont intéressés des chercheurs américains en quête du filtre solaire de demain.

Conduite sur des rongeurs, leur étude confirme les effets anti-inflammatoires de la curcumine sur la peau, et met en évidence son « potentiel en tant qu’adjuvant photoprotecteur lorsqu’elle est délivrée par des nanoparticules ». Un procédé destiné à pallier certaines limites de la curcumine observées par des chercheurs dans de précédentes études, notamment du fait de sa faible solubilité aqueuse et de sa dégradation rapide in vivo. On est encore loin d’une mise en œuvre dans des produits du quotidien. Toutefois, face à ces premiers résultats encourageants, les scientifiques souhaitent désormais aller plus loin pour déterminer si la molécule active pourrait être utilisée comme filtre solaire.

Dans une interview accordée au Dermatology Times, Adam J. Friedman, professeur à l’université George Washington, qui a participé à cette étude américaine, se montre enthousiaste à l’égard de ces résultats et entrevoit déjà tout le potentiel de la curcumine, bien que les recherches ne soient pas encore à un stade avancé. « L’idéal serait de l’incorporer dans un écran solaire ou dans une crème hydratante utilisée en conjonction avec un écran solaire », fait savoir le scientifique, qui estime qu’une autre formulation serait possible en tant que « solution de secours » - comprendre lorsque l’on oublie de mettre de la crème solaire.

La curcumine semble d’ailleurs promise à un bel avenir dans de nombreuses applications, si l’on en croit ce chercheur. « Aujourd’hui, des preuves scientifiques de plus en plus nombreuses suggèrent l’utilité de la curcumine dans le traitement des douleurs chroniques, de l’arthrose et des dermatoses inflammatoires telles que le psoriasis, les infections cutanées bactériennes, fongiques et virales, ainsi que les affections cosmétiques telles que la dyspigmentation », explique-t-il.