La clé d’un maquillage longue tenue, no transfer ou waterpoof, repose principalement sur une molécule de synthèse jusqu’à maintenant issue de la pétrochimie, l’isododécane. Grâce aux développements menés par la société de biotechnologies française Global Bioenergies, cet ingrédient phare de la cosmétique existe aujourd’hui sous une version bio-sourcée, réalisée à partir d’un processus de fermentation de ressources végétales.

Fermentation de la biomasse

En 2008, la startup se penche sur la recherche d’une alternative issue de la biomasse à l’isododécane pétrochimique, pour organiser une filière plus respectueuse de l’environnement. « Le concept était de faire produire à des bactéries des molécules qu’elles ne produisent pas dans la nature, ce qui paraissait à l’époque complètement irréalisable », explique Marc Delcourt, co-fondateur et CEO de Global Bioenergies.

12 ans plus tard, ce procédé aux applications multiples (carburants, plastiques, agro-alimentaire, …), trouve sa première commercialisation dans la cosmétique, secteur clé pour cet ingrédient indispensable aux formulations de maquillage long lasting.

« L’isododécane dans le maquillage longue tenue, c’est le cœur du sujet. Ce marché représente quand même en valeur, 4% de la cosmétique. Nous sommes les seuls à produire un isododécane bio-sourcé et donc à avoir la clé de la naturalité pour ce marché porteur sur lequel il y a beaucoup de demande. L’opportunité est unique », poursuit le dirigeant.

Demande de naturalité

Pour sa tenue tout au long de la journée, de la nuit, dans les activités outdoor, sous les climats humides, le make-up long lasting, waterproof ou no transfer trouve effectivement un public en attente de performances, de couleurs et … de naturalité. L’ingrédient peut également trouver sa place comme émollient dans de nombreuses formules de dermo-cosmétique ou des soins capillaires, en remplacement de silicones en passe d’être interdites car posant des problèmes environnementaux.

« Nous lançons dans un premier temps la marque LAST en juin avec de petits volumes de production de l’ingrédient. Puis, à partir de 2022 nous proposerons l’ingrédient aux acteurs du maquillage qui ont envie de répliquer ce que l’on vient de faire, et ça frappe déjà à la porte. À horizon 3-4 ans, nous envisageons d’augmenter drastiquement le niveau de production pour viser les marchés plus larges de la dermocosmétique et du capillaire », annonce Marc Delcourt.

Un maquillage éco-conçu

La marque se présente comme la première à proposer un maquillage longue tenue aux formules hautement naturelles sans compromis sur des couleurs vibrantes. Elle décline douze couleurs intenses, mates ou irisées, en ombres à paupières liquides avec une garantie de tenue de 24h. Les formules sont composées de 90 à 99,8% d’ingrédients d’origine naturelle. Même chose pour les 3 références de mascaras waterproof, noir, bleu, marron aux formules composées à 90% d’ingrédients d’origine naturelle, et les 3 teintes de mascaras à sourcils avec 95% d’ingrédients d’origine naturelle. Les produits sont formulés sans ingrédients controversés et ne contiennent pas de parfum.

Les flacons des ombres à paupières sont en verre avec capot en métal. Les flacons et capots des mascaras sont en plastique recyclé, et la brosse est bio-sourcée, issue de l’huile de ricin.

Disponible sur le site marchand colors-that-last.com depuis le mois de juin, la marque devrait intégrer les réseaux de distribution du sélectif en France très prochainement, avec une gamme de prix s’étendant de 18 à 25 euros. Sur le même concept, une ligne de rouges à lèvres viendra étoffer l’offre dès septembre.

Avec le lancement de LAST, Global Bioenergies franchit une étape déterminante, rendant possible la naturalité sur un segment de la cosmétique où elle était quasi-absente. Une démarche disruptive qui entraine pour l’entreprise cotée en bourse [1] une réorganisation industrielle, avec un transfert de tous les équipements du site originel situé en Allemagne vers celui de Pomacle dans l’est de la France.