S’il y a un domaine dans lequel le produit doit répondre à des besoins très personnels, c’est bien la cosmétique. C’est sur cette conviction et le constat que l’industrialisation de la beauté entraine souvent une insatisfaction génératrice de gaspillage, que Lucile Battail, docteur en pharmacie, a lancé son concept de marque Laboté en 2017. Dans ses deux espaces de vente-laboratoires parisiens chaque soin est fabriqué sur mesure et selon un diagnostic, réalisé en ligne ou en boutique.

« Je voulais pouvoir personnaliser la texture, le parfum, tenir compte de l’environnement de la cliente, de ses fragilités, de ses intolérances… J’avais besoin de beaucoup de flexibilité », explique-t-elle. Elle développe alors un procédé breveté d’émulsion à froid qui lui permet de fabriquer en cinq minutes chaque produit dès sa commande. Les formules s’appuient sur la valeur active des plantes médicinales, sont réalisées pour une équipe de pharmaciens, sont fraiches et sans conservateurs listés.

#Thebeautyhack jusqu’au 18 mars

Pour Lucile Battail, cette démarche d’ultra-personnalisation est une réponse à la surconsommation. « On parle très peu de gaspillage en cosmétique », note t-elle. Selon une étude confiée à l’IFOP, 46% des françaises déclarent ne pas utiliser la totalité de leur produit de soin. Un gaspillage qui représenterait un volume d’environ 4 tonnes par jour en France.

Pour interpeller sur ce sujet, Laboté a mis en place depuis le 18 février l’opération Hack La Beauté. « J’avais besoin d’une opération originale pour porter ce message qui est nouveau. Le gaspillage en cosmétique c’est une problématique dont on a peu conscience », déclare Luciel Battail. Dans le laboratoire situé rue Keller à Paris, les clients peuvent apporter leurs anciens pots de crème en verre, qui seront désinfectés et reconditionnés avec une formule fraichement préparée sur place et bien sûr, sur mesure.

En ligne, après avoir fait son diagnostic, la cliente peut opter pour l’achat d’une écorecharge fabriquée dans un matériau issu du surcyclage d’épluchures de pomme. La recharge est accompagnée d’une étiquette avec le numéro de lot et la liste des ingrédients, ainsi que d’une notice de nettoyage des pots usagés, qui pourront ainsi être réutilisés.

Laboté propose par ailleurs de récupérer pour recyclage, les emballages non stérilisables en plastique via son partenariat avec Terracycle.

Une vidéo explicative lancée le 18 février sur les réseaux sociaux a permis de déclencher un nombre important de partages et de visionnages, avec plus de 100.000 vues en une semaine.

« C’est un sujet sur lequel nous sommes complètement légitimes et au regard du succès de l’opération, nous la renouvèlerons régulièrement », précise la fondatrice.

Avec un chiffre d’affaires flirtant avec le million d’euros, Laboté souhaite se projeter plus loin sur son concept. « Je crois sincèrement que l’on peut industrialiser un modèle de production à la demande, c’est d’ailleurs notre ambition. Nous avons pour projet d’ouvrir d’ici deux an un laboratoire beaucoup plus grand où tout sera automatisé mais toujours produit à la commande », promet la fondatrice.