João Carlos Basilio, Président de l’ABIHPEC

Premium Beauty News - La plupart des professionnels de la filière Beauté s’accordent à dire que le Brésil n’en est qu’au tout début de sa croissance sur ce secteur.

Joao Carlos Basilio -Nous connaissons des taux de croissance compris entre 11 % et 12 % sur ce créneau depuis un peu moins de dix ans. Et pour cause… Si l’on tient compte uniquement des cinq derniers exercices, ce sont plus de 40 millions d’habitants (et d’habitantes !) qui sont passés du stade de la précarité à celui de consommateur à part entière avec un pouvoir d’achat suffisamment conséquent pour s’acheter « autre chose » que de la nourriture. Un « boom » dont profite à fond l’ensemble du secteur de la parfumerie cosmétique avec, toujours en prime, celui de la vente à domicile, mais aussi, et c’est nouveau, un secteur de la distribution en plein bouleversement où de nouvelles marques prennent pied grâce au développement de nouveaux centres commerciaux et d’un secteur parapharmaceutique particulièrement tonique.

Du coup, de grandes marques européennes ou américaines ne cachent plus leurs intentions de revenir et de s’implanter sur place. Sans oublier beaucoup de nouvelles marques brésiliennes qui émergent çà et là.

Premium Beauty News - Ces grandes marques étrangères ne s’implantent que maintenant ?

Joao Carlos Basilio - Pour certaines oui. Car pour pénétrer le marché brésilien les marques ont dû prendre conscience de la nécessité d’adapter leurs formules au climat brésilien et aux différents types de peau. Pae exemple, la formule d’un fond de teint une crème élaborées aux États-Unis ou en Europe ne sont pas adaptées au Brésil. En outre, il faut tenir compte de la fiscalité brésilienne très complexe, ce qui rend la pénétration des différents marchés difficile.

Premium Beauty News - Il faut dire que les volumes ont de quoi faire rêver plus d‘un industriel ! Parmi les dernières anecdotes rapportées, celle faisant référence à la vente de quelque 70 millions de flacons de vernis à ongles en seulement un mois, juste avant les dernières vacances d’été…

Joao Carlos Basilio - Mais il n’y a pas que les ongles ! Le visage, les yeux les lèvres sont au centre de la stratégie des marques dans notre pays. Il faut dire qu’en ce qui concerne les yeux, le développement du marché est impressionnant. Sans parler du parfum !

Premium Beauty News - L’ABIHPEC dont vous êtes le Président est, de loin, la principale organisation professionnelle du secteur !

Joao Carlos Basilio - La plus importante, en effet, avec 300 entreprises adhérentes qui représentent 94 % du marché brésilien du secteur de l’hygiène et de la beauté et génèrent un chiffre d’affaires de plus de 17 milliards de dollars. L’hygiène pèse pour 57% de ce chiffre, suivi par les cosmétiques (27,5 %) et la parfumerie (15,5 %). Le taux de croissance devrait être encore supérieur à 10 % en 2012 par rapport à l’exercice précédent.

Premium Beauty News - Vous en avez parlé, la distribution est entrain d’évoluer.

Joao Carlos Basilio - C’est exact ! La fameuse exception brésilienne de la vente « porte à porte » est entrain d’évoluer. Elle reste forte et toujours en expansion mais de nouveaux circuits se mettent en place comme celui, par exemple, des parapharmacies et des grands centres commerciaux où l’on voit fleurir çà et là quelques boutiques spécialisées. Vous savez aussi que Sephora a annoncé son intention de s’implanter au Brésil.

Premium Beauty News - Une évolution importante pour l’ouverture du marché à d’autres marques ?

Joao Carlos Basilio - Cela ne peut effectivement que favoriser l’ouverture à de nouvelles marques et de nouveaux produits. D’ailleurs, certaines grandes marques brésiliennes de la vente en porte à porte l’ont bien compris et développent de nouveaux concepts et de nouveaux points de vente.