Le BeautyFull Club a réuni le jeudi 21 mars 2013, à la Maison des Arts et Métiers, un parterre de marques cosmétiques et de fabricants de packaging sur le thème de « l’optimisation de la supply chain », dans le cadre d’un nouveau projet avec l’École Centrale Paris.

Les élèves de l’École Centrale

Quatre élèves ingénieurs de l’option Génie Industriel - Florian Rouault, Pierre-Louis Théron, Anouar Yaiche et Yingweig Xu - ont ainsi réalisé durant six mois une étude terrain auprès de nombreux acteurs de la filière et formalisé des pistes d’amélioration présentées en présence de Madame Julie Le Cardinal, directrice adjointe de l’option Génie industriel. Une attention toute particulière a été accordée aux interfaces : fabricants de packaging - marques cosmétiques et marques cosmétiques - distribution sélective.

L’étude a confirmé l’intérêt des prévisions de ventes, qui peuvent permettent d’obtenir une diminution importante des stocks tout en conservant un taux de service élevé. Ainsi une grande marque de cosmétique a obtenu une réduction à deux chiffres en l’espace de deux ans en implémentant un processus où la production est basée sur la consolidation des prévisions de ventes.

Du côté des fournisseurs de packaging, ceux-ci sont très souvent sous pression au moment des lancements, pour produire de très grandes quantités de produits, alors même que la visibilité sur les réassorts est hypothétique. Comment dans ce cas agir pour optimiser les flux ? L’enjeu est le partage de l’information au sein des organisations, en amont et en aval.

D’abord par des réunions logistiques régulières et fréquentes. Les acteurs qui organisent une réunion hebdomadaire ont constaté une amélioration de leurs performances logistiques, en comparaison de ceux qui ont une seule réunion mensuelle. La fréquences des réunions est nécessaire pour anticiper et réagir aux variations de la demande, soit à la hausse, soit à la baisse.

Ensuite par la mise en place d’outils de type ERP. La Supply chain fait appel à un ensemble considérable d’informations qu’un ERP sait parfaitement gérer. L’avantage d’un ERP est de gérer l’ensemble des données de la chaîne de valeur, des articles de conditionnement jusqu’aux livraisons aux points de vente, et d’optimiser les flux générés par les commandes, les prévisions, l’historique des ventes, et les stocks de sécurité. Pour la distribution sélective, la solution la plus connue est commercialisée par Winparf qui équipe aujourd’hui plusieurs milliers de points de vente.

Lors du débat qui a suivi la présentation par les élèves de l’École Centrale Paris, le représentant d’une grande marque de cosmétique a expliqué comment s’opère aujourd’hui l’optimisation de la supply chain au sein de l’entreprise. Très en amont du lancement, trois scénarios sont envisagés : soit celui du lancement conforme au succès escompté par le marketing, soit celui d’un succès tel que la production doit être bien supérieure aux prévisions, soit l’inverse. Dans les deux situations extrêmes, un plan d’action est mis en place pour, soit éviter les ruptures, soit éviter les stocks pléthoriques.

Une fois le lancement assuré, une optimisation est envisageable, par exemple, selon que le produit justifie un stock ou pas dans les entrepôts intermédiaires. Ce qui fait émerger le concept de classification des produits, du type A, B, C, D, en fonction de la volumétrie et de la “criticité” - la rareté, le temps de production ou le temps d’acheminement - des composants, susceptibles d’impacter fortement la performance de la supply-chain.

Plus spécifiquement sur la période dite du développement produit, et spécifiquement pour un développement complexe, les ingénieurs de Centrale recommandent le leadearship d’un fabricant de packaging, responsable des relations avec des fournisseurs de rang 2 ou 3. De quoi réduire très sensiblement les délais de développement, avec à la clé un moindre impact environnemental, puisque n’engendrant pas d’acheminement express.