Avant d’être une marque de cosmétiques, L’Odaïtès est avant tout une histoire de transmission et d’héritage familial. Nabilla Chemillier, co-fondatrice et directrice générale de la marque, et ses deux sœurs, elles aussi engagées dans l’aventure, ont grandi auprès de leur grand-mère apothicaire. Entre cueillettes de plantes dans les vergers et jardins, distillation des eaux florales et préparations d’huiles essentielles, elles découvrent les pratiques de la tradition apothicaire méditerranéenne et s’initient différentes techniques traditionnelles du soin de la peau.

Chacune des trois sœurs possède une expertise dans un domaine différent : Alya possède un laboratoire pharmaceutique tandis que Sofia est chimiste, quant à Nabila, elle travaillait auparavant dans les statistiques et l’expertise comptable. À la disparition de leur grand-mère, elles ont souhaité perpétuer son savoir-faire. « On a voulu garder la même rigueur quant à la qualité des matières premières d’où l’usage exclusif de principes actifs pressés ou extraits à froid pour préserver leur richesse biologique », explique Nabila Chemillier. C’est ainsi que les trois sœurs s’associent ensemble pour fonder L’Odaïtès.

Le nom de la marque, créée en 2015, est une référence-hommage à cet héritage, par l’intermédiaire de Daïtes, dieu grec inventeur des festins. « Nos produits sont conçus pour offrir un festin à la peau et faire un clin d’œil à la datte, fruit emblématique du bassin méditerranéen », déclare la dirigeante.

Matières premières botaniques extraites à froid

L’extraction à froid est un des principes fondateurs de la marque. Cette technique permet de préserver au maximum la richesse biologique des matières premières. « On travaille avec des huiles vierges végétales, même si elles sont difficiles à stabiliser. On travaille aussi sur le conditionnement pour préserver au maximum le produit fini dans le flacon ». C’est la raison pour laquelle la marque a choisi des flacons en verre brun, plus efficaces protéger le produit de la lumière, ou des emballages airless, qui protègent les actifs sensibles de l’oxydation.

Autre élément fondateur de la marque, le choix d’actifs issus du bassin méditerranéen, notamment des zones désertiques, comme la datte. « C’est un ingrédient hors pair, la sève constitue un actif extrêmement chargé en polyphénols, son indice ORAC est 3 fois supérieur au raisin », souligne Nabila Chemillier.

La datte contient aussi beaucoup d’oligoéléments et de polysaccharides pour booster la communication cellulaire afin d’obtenir un teint lumineux. Le noyau de la datte est également utilisé. Transformé en huile et en poudre, excellente pour l’exfoliation. Au final, ce fruit compose cinq références des produits de L’Odaïtès. À l’image du néroli, l’huile essentielle de fleur d’oranger, c’est un des ingrédients phare de la marque, à la fois comme actif et signature olfactive.

Enfin, à l’image des pratiques de leur grand-mère, les trois sœurs ont souhaité créer une marque aussi naturelle que possible. « Dès le départ, il a fallu faire un travail important pour formuler avec des conservateurs naturels, des émulsionnants 100% végétaux, des stabilisants naturels, etc. qui soient en parfaite adéquation avec nos matières premières botaniques nobles ».

Éduquer les consommatrices et séduire les distributeurs

Dès son lancement, la marque s’est attachée à l’éducation des consommatrices, notamment à faire comprendre la différence entre une huile vierge et une huile raffinée. Pour L’Odaïtès, c’est ce choix qui prime finalement, avant le choix entre une huile bio ou conventionnelle car contrairement à l’huile raffinée, l’huile vierge sera pourvue de tous ses nutriments (acides gras essentiels, vitamines, etc.) et apportera donc un réel bénéfice à la peau.

Mais le choix d’ingrédients frais, le parti pris de limiter les conservateurs, tout cela a un prix ! « Une huile vierge est deux fois plus chère qu’une huile raffinée », explique Nabila Chemillier. D’où un positionnement haut de gamme et une distribution ciblant les points de vente spécialisés. « Nous avons privilégié les parfumeries de niche, les spas et les pharmacies du type apothicaires ».

Fière d’être made in France, L’Odaïtès est aujourd’hui distribuée dans une centaine de points de vente, principalement en Europe, surtout en France et en Italie, mais aussi aux États-Unis, sur la côte via un distributeur local, et au Maroc et au Sénégal. Pour une indie brand, la distribution est un gros enjeu et le point clef de la réussite, surtout en France où la vente au détail est très concentrée, notamment dans le circuit sélectif.

Pour élargir son offre et répondre aux attentes actuelles, la marque lancera un complément alimentaire en fin d’année. Un sérum visage est également en préparation pour l’année prochaine. « Après les confinements les consommateurs ont un peu délaissé le maquillage au profit du soin. Ils ne cherchent plus à cacher leurs rides et sont en quête d’éclat et de luminosité du teint que ce soit via des soins cosmétiques ou des compléments alimentaires », pointe la dirigeante.