L’étude, réalisée par le cabinet de conseil Ricardo Energy & Environment, se focalise sur les conséquences précises des propositions de la stratégie en matière de durabilité des produits chimiques proposée par la Commission européenne (CSS) pour les entreprises de parfumerie et l’industrie du parfum au sens large en Europe. Selon l’étude, plus d’un quart du portefeuille de l’industrie (en termes de chiffre d’affaires) serait affecté d’une manière ou d’une autre par les changements proposés. Cet impact aura aussi des conséquences sur les consommateurs, dont les choix seront réduits.

« L’étude met en évidence les défis posés par les projets actuels pour la viabilité socio-économique à long terme de notre secteur, en particulier pour les PME, qui représentent la moitié des entreprises de l’industrie européenne des parfums », réagit Martina Bianchini, présidente de l’IFRA.

Au-delà de l’impact potentiel sur l’industrie des parfums, l’étude souligne aussi un effet ricochet sur l’ensemble de la chaîne de valeur des parfums - des fournisseurs de matières premières aux déatillants en passant par les fabricants et les entreprises de biens de consommation - en raison de la nécessité de remplacer et de reformuler les produits.

Ambition zéro pollution

Publiée le 14 octobre 2020, dans le cadre du Pacte Vert de l’UE, la stratégie en matière de durabilité des produits chimiques vise à créer un environnement sans produits toxiques pour les citoyens de l’UE, dans un contexte où la production mondiale de produits chimiques devrait doubler entre 2020 et 2030. Cette stratégie fait partie de l’ambition zéro pollution de l’UE, qui constitue un engagement clé du Pacte vert pour l’Europe.

La stratégie promet notamment d’interdire les substances chimiques les plus nocifs dans les produits de consommation, et la prise en compte de l’effet cocktail des produits chimiques.

L’IFRA explique que les propositions de la stratégie pour la durabilité des produits chimiques incluent : une extension de l’approche générale de la gestion des risques (GRA) qui ne tient pas compte des spécificités des parfums ; l’ajout de classes de danger au règlement européen sur la classification, l’étiquetage et l’emballage (CLP) ; et l’introduction d’un ‘mixture assessment factor’ pour évaluer les effets combinés des produits chimiques.

La présidente de l’IFRA, Martina Bianchini, a exprimé son soutien aux objectifs généraux du Pacte Vert de l’UE, mais a ajouté que la transition « ne peut être réussie que si elle favorise une croissance durable, couvrant les dimensions sociales, économiques, environnementales et culturelles ».

Les données de l’étude ont été collectées auprès de dizaines d’entreprises, grandes et petites, de toute l’Europe. Elles serviront de contribution au processus de consultation en cours. L’IFRA présentera les conclusions aux décideurs européens au fur et à mesure de l’avancement des travaux sur la mise en œuvre de la stratégie sur les produits chimiques.