Jonathan Mihy, Directeur commercial cofondateur de MR Cartonnage Numérique et Patrica Marchi Lemann, fondatrice et Président Directeur Général de DiCorsica

Au départ cela ressemble à une gageure. En 2008, lors de sa création, MR Cartonnage Numérique mise d’emblée sur une technologie totalement émergente qui est loin d’avoir fait ses preuves dans l’univers du packaging haut de gamme : l’impression offset numérique. « Lorsque nous avons expliqué notre projet, on nous a regardé avec étonnement, » se souvient Jonathan Mihy, Directeur commercial et cofondateur de la jeune entreprise française. « L’impression numérique au service du packaging de prestige, cela ne s’était jamais fait et le scepticisme était général. »

L’enjeu de la qualité

La nouvelle technologie présente pourtant de nombreux atouts : une facilité de mise en œuvre (la mise au point ne nécessite généralement que 3 feuilles, contre 3 à 400 pour l’impression traditionnelle) et une souplesse d’utilisation idéales pour la réalisation de maquettes ou de petites séries (de 1 à 10000 unités) à des coûts acceptables, en produisant l’exacte quantité d’unités requises, donc sans générer de surplus ni accumuler de stock. Mais une grande inconnue demeurait alors dans l’esprit des clients potentiels quant à la qualité finale des produits. « Indiscutablement, le numérique pâtissait, et c’est encore parfois le cas, de son image de technologie d’impression de bureau. »

Alors, les débuts sont focalisés sur des usages nouveaux et spécifiques, principalement du travail de maquettage, que la nouvelle technologie rend possible à un coût très raisonnable, et des préséries. Une pratique idéale pour le fine tuning de l’emballage des produits de luxe, toujours en quête de perfection. « Cela nous a permis de faire la démonstration du niveau de qualité que nous étions capables d’obtenir, » souligne Jonathan Mihy pour qui, aujourd’hui, «  il n’y a plus de différence qualitative entre l’offset industriel et le numérique. »

Un tel résultat est possible grâce à l’utilisation des technologies les plus performantes, en l’occurrence l’offset numérique d’HP Indigo, au savoir-faire acquis par l’entreprise, et la maitrise de toutes les techniques de décoration (vernis de protection, vernis sélectifs, pelliculage, gaufrage, estampage, braille, découpe, collage). Pas besoin de cartons spécifiques, ce sont les mêmes que ceux de l’offset traditionnel qui sont utilisés, en fonction des spécifications des clients.

Petites et moyennes séries

Bien sûr la limite du numérique, c’est le volume. Au-delà de 10 ou 20 mille unités, selon les projets, l’offset industriel est plus compétitif. A contrario, le marché naturel de l’impression numérique, ce sont les petites et moyennes séries (1 à 10.000 unités). Elle offre une vraie solution qualitative non seulement pour les marques émergentes et les produits de niche, mais aussi pour les séries limitées des grandes marques ou pour répondre à la tendance croissante vers la personnalisation des produits. « Les grosses sociétés nous appellent pour leurs maquettes ou pour des séries limitées. Les plus petites structures nous demandent de prendre en charge leur production complète, » confirme Jonathan Mihy.

C’est ainsi que les fondateurs de la jeune marque DiCorsica, qui propose des produits de bien être concentrés en actifs végétaux provenant de Corse, ont choisi MR Cartonnage Numérique pour l’impression des emballages externes (boites pliantes et coffrets) de leurs produits, tout en optant pour un carton provenant de forêts gérées durablement.

Croissance et investissements

Pour MR Cartonnage Numérique, qui emploie à ce jour 19 personnes, le succès est au rendez-vous. En 2012, l’entreprise a aménagé dans de nouveaux locaux en région parisienne, quadruplant sa surface (de 400 à 1600 m2) et investi plus d’un million d’euros dans de nouvelles machines, dont une pour l’impression, et une ligne de façonnage. L’objectif des dirigeants étant de conserver leur avance sur ce qu’ils perçoivent comme l’avenir de l’impression.

« L’impression numérique de qualité c’est déjà une réalité, avec des réalisations concrètes, » conclut Jonathan Mihy.