Le gène IRF4 était déjà connu des chercheurs pour son implication dans la production et le stockage de la mélanine. Photo : © Monkey Business Images / shutterstock.com

Le gêne IRF4 état déjà connu pour affecter la couleur des cheveux, mais une nouvelle étude, publiée mardi dans Nature Communications, est la première à pointer son rôle essentiel dans le blanchissement des cheveux. D’autres études sur ses mécanismes d’action pourraient permettre de trouver comment ralentir, ou même stopper, le processus.

« Nous avons trouvé un allèle (variante d’un gène qui détermine souvent l’apparition de caractères héréditaires différents, ndlr) qui prédispose aux cheveux grisonnants  », explique à l’AFP Kaustubh Adhikari de University College London et auteur principal de l’étude. « Nous avions déjà identifié des gènes responsables de la calvitie et de la couleur des cheveux, mais c’est la première fois qu’un gène lié au vieillissement du cheveux est défini  », ajoute-t-il.

Pour débusquer ce gène, une équipe de chercheur internationale a étudié l’ADN (étude pan-génome, ou GWAS pour genome-wide association scan) de personnes vivant en Amérique Latine mais d’origine - et donc de type de cheveux - très variée. Au total, 6630 volontaires au Brésil, en Colombie, au Chili, au Mexique et au Pérou. Près de la moitié des participants avaient des origines européennes, 40% étaient des descendants d’amérindiens et 6% étaient de descendance africaine récente.

D’autres études permettant de mieux comprendre comment le gène IRF4 fonctionne pourraient permettre de retarder le vieillissement des cheveux. Photo : © Yuri Arcurs / shutterstock.com

« L’allèle du vieillissement est essentiellement observé chez les Européens  », précise le chercheur. « L’âge moyen de l’apparition des cheveux blancs se situe vers 35 ans pour les Caucasiens, un peu avant la quarantaine pour les Asiatiques et seulement vers 45 ans pour les Africains ».

Le gène IRF4 était déjà connu des chercheurs pour son implication dans la production et le stockage de la mélanine, le pigment qui détermine la couleur des cheveux, de la peau et des yeux. « Comprendre comment IRF4 influence le blanchiment des cheveux pourrait permettre de modifier ce processus  », explique Kaustubh Adhikari. «  L’édition des gènes pose bien sûr des questions éthiques, mais on pourrait envisager la manipulation de IRF4 pour retarder le vieillissement des cheveux  ».

La taille du panel et l’organisation de la recherche ont permis d’aboutir à une mine de nouveaux résultats. C’est ainsi qu’un autre gène, le PRS 53, a été idenfié comme influençant le bouclage des cheveux, permettant d’éclairer l’évolution de la forme des cheveux qui a conduit à la généralisation des cheveux raides en Asie de l’Est et parmi les Amérindiens. Autre exemple, une variante d’un troisième gène, le PAX3, a été fortement associée à la synophridie (la confluence des deux sourcils du fait d’une pilosité importante de la région intersourcilière).