Dario Ferrari, CEO d’Intercos

Avec un chiffre d’affaires qui frisera les 500 millions d’euros, une hausse à deux chiffres par rapport à l’exercice précédent, le groupe italien, numéro un mondial dans sa spécialité, aurait tout lieu d’être satisfait de cette année 2016 toute proche de s’achever.

« En réalité, avoue Dario Ferrari, c’est oui et non ! Car autant les six premiers mois ont été à la hauteur des objectifs, autant le ralentissement ressenti au cours de la seconde partie de l’année nous a surpris et s’est avéré plus important que prévu. Mais qu’on ne se trompe pas, ce n’est pas le marché global qui a marqué un coup d’arrêt, car il a plutôt augmenté, ce sont les positions des principaux acteurs de ce marché, ceux qui font le gros du volume, qui ont été bouleversées. Certains de ces gros acteurs ont vu leur activité chuter de manière significative pendant que de petits et moyens acteurs progressaient très vite, certains affichant des taux de progression insolents, dopés par des ventes sur internet et sous l’influence des bloggeurs et autres followers. Aux États-Unis, les circuits classiques de distribution ont également vu leurs ventes baisser brutalement. La rapidité de mise sur le marché, l’innovation, les changements rapides de gammes deviennent les maitres du jeu  ».

Du coup les modèles industriels et commerciaux classiques sont ébranlés. «  Car il ne faut jamais oublier, insiste Dario Ferrari, que nous faisons un métier complexe qui met en jeu de multiples paramètres pas toujours compatibles au niveau des matières premières, des process industriels, des machines mises en œuvre, du conditionnement, du niveau de qualité obligatoire et de la rapidité de livraison. Or le temps ne cesse de se raccourcir, les commandes se sont diversifiées, les exigences en matière d’innovation et de délai se sont accentuées. Il faut être bon partout et rapidement, il faut anticiper le prochain virage avant même d’avoir fini de négocier le précédent. »

Une usine en Corée en janvier

Avec ses treize usines et ses 4.000 employés répartis dans le monde entier, véritables « palpeurs » de tendances, le groupe italien s’estime, sans doute à juste titre, le mieux placé pour anticiper ces changements, s’adapter au mieux et au plus vite. «  La vision n’est pas innée, souligne Dario Ferrari, elle s’acquiert sur le terrain, là où les choses se passent et avec les acteurs qui sont déjà dans le jour d’après ».

Nouvelle preuve, s’il en est, de cette stratégie d’anticipation, l’usine toute neuve du Groupe italien de 12 000 m2 qui est en train de sortir de terre en Corée du Sud dans la périphérie de Séoul et qui sera opérationnelle en janvier prochain. Un investissement important dans une région du monde en expansion. « La Corée du Sud est le pays d’Asie où les choses se passent, insiste Dario Ferrari. Le marché est en Chine, mais l’excellence et l’innovation, la rapidité de mise en œuvre et la flexibilité sont en Corée du Sud  ».

Packaging : y aller ou pas ?

Renato Semerari prendra la tête d’Intercos Concept, structure dédiée aux marques de distributeurs

Flexibilité et réactivité, des maitres mots en cette fin d’année 2016. « Produire globalement, mais agir localement sont essentiels pour qu’un Groupe comme le nôtre non seulement tienne son rang mais, surtout, continue de gagner des parts de marchés », explique-t-il. «  Il faut aussi suivre les variations monétaires et pouvoir transférer telle ou telle production là où cela s’avère le plus compétitif. Le dollar est à nouveau dans une phase ascendante, nous n’avons pas hésité à rapatrier certaines productions en Italie. D’autant que notre pays d’origine possède à la fois les compétences en matière de personnels et cette fameuse flexibilité !  »

Le marché réclame plus de full service, plus de compétences et plus de ressources, aussi dans le domaine du packaging… Qu’à cela ne tienne, le patron d’Intercos est persuadé qu’une meilleure intégration en amont sera un facteur de plus en plus important. « Toute la question, s’interroge-t-il, c’est comment s’organiser et avec qui et où ? ».

Une structure dédiée aux marques de distributeurs

Anticiper les futures demandes du marché, une véritable seconde nature pour le numéro un d’Intercos. « Les marques de retailers ont gagné du terrain et cette tendance va continuer, donc, explique-t-il, nous avons décidé de mettre en place une structure dédiée, Intercos Concept, avec la mission de supporter nos clients avec des compétences marketing à 360°. Une équipe qui a l’expérience pour développer des concepts, des gammes de produits mais aussi du merchandising, de la communication, des échanges avec les blogueuses, etc. C’est Renato Semerari [1] qui vient d’en prendre la responsabilité. Objectif, bâtir notre approche marketing « terrain » pour mieux réussir la mise au point et le lancement de nos nouvelles gammes de produits  ».