Comparativement à leurs aînés, dont l’Ifop avait mesuré les pratiques au début des années 1950, l’hygiène corporelle des Françaises et des Français s’est beaucoup améliorée [1]. Toutefois, en 2020, seuls trois Français sur quatre (76%) procèdent à une toilette complète tous les jours, les femmes se montrant sur ce point plus exigeantes que les hommes : 81% des Françaises se lavent entièrement tous les jours (contre 52% en 1951 et 74% en 1986), contre seulement 71% des hommes.

Un quart des Français n’effectue pas "une toilette complète" chaque jour (Photo : © torwai / IStock.com)

L’absence de toilette quotidienne reste néanmoins aujourd’hui un phénomène affectant avant tout les seniors dont les normes en matière d’hygiène ont été inculquées à une époque où l’accès au confort sanitaire de base (ex : eau chaude, salle de bain ou douche) était moins répandu et où les normes en la matières étaient différentes. Les autres catégories de la population où la pratique est faible sont généralement des personnes isolées géographiquement (59% des ruraux), professionnellement (60% des chômeurs) ou socialement (60% des femmes ne recevant jamais personne à leur domicile), signe que l’hygiène repose beaucoup sur la prise en considération de sa sociabilité et du regard d’autrui dans la gestion de son apparence corporelle.

À l’heure où le discours sur la fréquence de lavage des cheveux tend plutôt à inciter à la modération, il est intéressant de noter que les pratiques en la matière restent très genrées. En effet, si trois hommes sur dix se lavent les cheveux tous les jours, ce n’est le cas que de 8% des femmes. La norme chez les femmes est plutôt à un rythme tous les deux jours ou 2 fois par semaine (62%, contre 51% chez les hommes). Toutefois, les comportements des Françaises en matière d’hygiène capillaire ont aussi beaucoup évolué depuis le début des années 50. Ainsi, en 1951, les trois quarts d’entre elles se lavaient les cheveux moins d’une fois par semaine (77%), contre 8% en 1986 et 4% en 2020.

Enfin, à leur où l’épidémie de Covid-19 rappelle l’importance de mesure d’hygiène de base, l’institut d’études pointe aussi un faible « respect des règles sanitaires » de lavage des mains. En effet, selon cette étude réalisée pour le compte de Diogène France, société de nettoyage spécialisée dans les logements de victimes du syndrome de Diogène, seul un quart (25%) des personnes interrogées « se lave les mains après s’être mouché », preuve selon l’Ifop de « l’ignorance des règles sanitaires de base, en dépit des messages de santé publique martelés et du contexte viral qui règne actuellement ». Le souci de propreté manuelle est plus fréquent, mais encore loin d’être systématique, en sortant des transports en commun (37%) ou des toilettes (71%).