Maîtriser la microbiologie des formulations cosmétiques est un enjeu essentiel pour garantir leur sécurité, mais c’est aussi une mission de plus en complexe. D’une part, les réglementations tendent à limiter la gamme des conservateurs disponibles et, d’autre part, la méfiance des consommateurs vis-à-vis de ces substances et l’attrait des produits naturel incite les fabricants à rechercher des alternatives. En complément des conservateurs, des technologies d’ultra-haute température (UHT) ou d’ionisation (interdite pour les cosmétiques biologiques), HPBioTECH propose d’utiliser les hautes pressions hydrostatiques. Créée en 2011 et labellisée « Jeune Entreprise Innovante », la société est basée à Léognan, près de Bordeaux.

HPBioTECH utilise les hautes pressions hydrostatiques pour maîtriser la microbiologie des formulations cosmétiques. Le système peu coûteux permet de traiter les produits dans leur conditionnement final.

« Comme pour l’ionisation, nous traitons des cosmétiques dans leur emballage final. Mais nous n’utilisons que de l’eau, c’est une méthode totalement naturelle et qui développe moins d’énergie que l’UHT, » explique Adrien Plumecocq, Ingénieur R&D chez HPBioTECH. « En pratique, pour détruire les micro-organismes, nous jouons sur plusieurs paramètres, principalement la pression, la température et la durée d’application de la pression. Du fait de la faible énergie développée, il faut optimiser la procédure pour chaque type de formule et d’emballage afin de sécuriser le produit tout en conservant ses propriétés organoleptiques. Parmi les sociétés proposant d’utiliser la technologie des hautes pressions hydrostatiques, nous sommes les seuls capables d’inactiver les spores bactériennes et donc obtenir un équivalent stérilisation ».

À ce jour cette technologie est surtout utilisée en agro-alimentaire. Elle présente pourtant un grand intérêt pour l’industrie des cosmétiques.

Comme les produits sont traités dans leur conditionnement final, il n’est pas nécessaire de prévoir un système complexe et coûteux pour garantir la stérilité des chaines de conditionnement. Par ailleurs, la gamme des produits qui peuvent être traités avec cette technologie est très large. Comme il est possible de travailler à basse température, on peut notamment traiter des formules fragiles contenant des ingrédients sensibles.

Les limites actuelles sont celles de la rigidité des emballages. « Pour que la pression puisse agir il faut qu’elle se transmette à la formule et donc que l’emballage soit relativement souple. Il n’est par exemple pas possible de traiter des produits conditionnés dans du verre, » précise Adrien Plumecocq. Et comme le packaging va être soumis à de fortes pressions hydrostatiques, il doit aussi être parfaitement étanche pour empêcher l’eau d’entrer. Dans l’idéal, les tubes doivent donc être operculés.

Après avoir développé et breveté les procédés de stérilisation par haute-pression hydrostatique, HPBioTECH souhaite s’insérer dans la segmentation des prestataires de traitements sous hautes pressions hydrostatiques en s’équipant d’un outil industriel.

HPBioTECH présentera sa technologie à l’occasion de la conférence « Traduire les tendances consommations en cosmétiques innovants », qui se tiendra le 15 février prochain à Paris.