Un croyance traditionnelle chinoise veut que l’avenir d’une personne puisse se lire sur son visage. Les étals proposant cette discipline ancestrale sont toujours présents dans les marchés et près des temples de Hong Kong aujourd’hui. Un front volontaire témoignerait de la capacité de la personne à planifier longtemps à l’avance ; des pommettes saillantes seraient un signe de pouvoir.

Edward Lam, technicien de télévision de 35 ans se fait épiler les sourcils par Li Chau-jing, qui effectue de légères modifications sur leur forme afin, dit-elle, d’apporter à ses clients de plus grandes chances. À Hong Kong, les étals proposant de lire l’avenir sur le visage sont toujours présents dans les marchés et près des temples. © Anthony Wallace / AFP

Aujourd’hui, certains combinent cette tradition avec un souci esthétique, dans le but d’améliorer leurs chances dans la vie. Des praticiens de l’art chinois de lire sur les visages proposent ainsi d’épiler les sourcils de leurs clients pour leur permettre de réaliser leurs rêves.

«  C’est un changement immédiat et on peut apporter ce changement à tous,  » explique ainsi Mrs Li Chau-jing à l’AFP. « Je peux aider quelqu’un dans un laps de temps très court, en lui apportant énergie et bonheur,  » ajoute cette experte de la pince à épiler, dont la clientèle englobe toutes les générations.

Cette ancienne maquilleuse officie depuis six ans à Sham Shui Po, quartier populaire de la partie continentale de l’ancienne colonie britannique repassée sous tutelle chinoise en 1997. Les murs de sa boutique sont recouverts de photographies des yeux et des sourcils de ses clients.

Les femmes ont tendance à lui demander de résoudre leurs problèmes conjugaux et sentimentaux, dit-elle. Les hommes veulent améliorer leurs chances au bureau. D’après Sham Shui Po, les sourcils droits sont de meilleur augure que les sourcils incurvés. « Les gens dont les sourcils sont très droits n’auront pas à subir des épreuves trop nombreuses,  » dit-elle.

Edward Lam, 35 ans, technicien de télévision, assure avoir plus d’énergie depuis que ses sourcils ont été redessinés. «  Je pense que l’impression que j’ai donnée  » pendant des entretiens de travail «  était meilleure », raconte-t-il à l’AFP. « Mon but principal c’est d’obtenir des postes, d’améliorer mon réseau et ma carrière  ».

Si de nombreux clients préfèrent la pratique traditionnelle de la discipline, celle qui se passe de pince à épiler, le soin des sourcils a connu une véritable explosion en Chine, et plus généralement en Asie, notamment sous l’influence sud-coréenne où la réussite sociale, pour les hommes comme pour les femmes, passerait de plus en plus par une présentation irréprochable.

Les salons proposant des soins des sourcils se sont multipliés en Chine au cours des dernières années. Les urbains soucieux de leur image peuvent par exemple se rendre chez Browhaus, une chaine initialement fondée à Singapour en 2004 et qui dispose maintenant d’une quarantaine de salon, principalement en Asie, mais aussi à Londres et à New York.