Sur le premier trimestre 2019, près de 25 milliards d’euros ont été dépensés en ligne par les Français, soit une croissance des ventes de 11,9% sur un an, portée par « la poursuite de l’augmentation du nombre de e-acheteurs, de la fréquence d’achat en ligne et de la diversification de l’offre », explique la Fevad dans un communiqué.

Sur le premier trimestre 2019, près de 25 milliards d’euros ont été dépensés en ligne par les Français (Photo : © PeopleImages / istockphoto.com)

Les acheteurs en ligne ont réalisé plus de 400 millions de transactions au premier trimestre, soit une augmentation de 19% sur un an : c’est « cinq fois plus qu’au premier trimestre 2010, soit 50 transactions en ligne en moyenne par seconde », a souligné Marc Lolivier, le délégué général de la Fevad, lors d’une conférence de presse. La part des achats en ligne en France devrait atteindre les 10% en 2019.

Tourisme et décoration

Le secteur voyage-tourisme, dont la moitié des ventes se fait en ligne, a connu un « léger ralentissement » durant ce trimestre, précise la Fevad, avec une augmentation de 5%, comparé aux « fortes croissances » des deux dernières années. Les secteurs les plus performants sont l’ameublement/décoration, le sport et le jardinage/bricolage.

Si l’on regarde le Top 15 des sites et applications de e-commerce les plus populaires en France, les quatre premiers restent dans l’ordre Amazon, Cdiscount, Fnac et Vente-privée. Le secteur du tourisme/voyage est également bien placé (Booking, 5e, OuiSncf, 6e, AirBnB, 14e), ainsi que la grande distribution (Leclerc, 7e, Carrefour, 9e, Leroy Merlin, 13e).

Produits de grande consommation

En ce qui concerne les achats des produits du quotidien en ligne, la France se classe au premier européen, notamment grâce au "drive", un modèle de distribution créé dans l’hexagone, selon une étude de l’institut Nielsen. [1]

« Autour du globe, on estime que d’ici 2022, le marché online des produits de grande consommation (PGC) représentera 400 milliards de dollars », affirme Nielsen. La France est loin du leader mondial, la Corée du Sud, où quelque 20% des achats de PGC se font déjà en ligne, et de la Chine (18%), mais avec une proportion de 7,1%, elle se place devant les États-Unis et Taïwan (5,6%) et, en Europe, devant le Royaume-Uni (6,3%) et surtout l’Allemagne (1,4%).

Mais, quand outre-Manche ce circuit de distribution est essentiellement couplé à la livraison à domicile, en France, les consommateurs achètent leurs produits alimentaires essentiellement (81%) via le drive. Le classement des produits stars vendus en drive fait logiquement la part belle à ceux destinés aux familles : couches, alimentation infantile, produits d’hygiène et de toilette pour bébé, packs d’eau... mais aussi aliments pour animaux.

À l’inverse, la livraison à domicile est privilégiée par les mono-foyers et les couples, les Parisiens et les personnes possédant un niveau de vie plus aisé. En considérant drive et livraison à domicile, ce sont les produits de beauté, les brosses à dents et le café qui se voient les plus achetés online… derrière les aliments pour les animaux.

En raison du succès du drive, « le marché français des ventes de PGC sur internet est aujourd’hui largement dominé par les enseignes de la grande distribution », note Nielsen. Sur le segment "drive", c’est Leclerc qui fait la course en tête (plus de 40% de parts de marché), suivi de Carrefour et Auchan, à égalité (12,5% environ).

Explosion du "drive piéton"

Dernière innovation en date : le drive piéton, qui permet de récupérer gratuitement ses courses commandées sur internet dans un magasin de centre-ville au prix d’un hypermarché. En quelques mois, ce sont plus d’une centaine qui se sont développés en France, Carrefour en tête, même si « leur notoriété est encore faible et que ça reste un phénomène très parisien », selon Daniel Ducrocq, directeur services/distribution chez Nielsen.