Installé à Quimper, le laboratoire GBC s’est positionné depuis plusieurs années en partenaire privilégié des marques aux attentes en rupture avec les approches conventionnelles. « Nous nous sommes faits la réputation d’aller sur des territoires compliqués. Nous essayons toujours d’avoir un coup d’avance, que ce soit en termes de galéniques ou de vision sur ce que l’on veut apporter à la cosmétique », affirme d’entrée de jeu son fondateur Gael Boutry.

Passionné par la formulation cosmétique, le dirigeant assume son gout du challenge :« dès que cela devient compliqué, ça m’intéresse. Faire la énième crème anti-âge, c’est moins pour nous », souligne-t-il.

Génération clean beauty

Une approche qui vaut entre autre à GBC l’attention particulière de nombreuses marques issues de la génération clean beauty, attentives à de nouvelles gestuelles, de nouvelles galéniques, et des formules redéfinies par des alternatives naturelles.

« Nos clients sont principalement les marques qui se lancent. La force de GBC c’est de leur permettre de faire des formules dont elles ont la propriété intellectuelle. Ainsi, elles peuvent démarrer sur des petites séries, 500 pièces minimum, avec des formules made in France qui leur appartiennent, tout en pouvant aller sur des territoires compliqués », ajoute le dirigeant.

Le processus d’accompagnement proposé est global, le laboratoire met à disposition son écosystème de fournisseurs d’emballages porteurs de valeurs similaires, mais également la possibilité d’études de faisabilité économique du projet dès l’amont. « Dès le début, les marques connaissent le coût, en développement, en tests et le prix sortie usine. Je préfère dire non à un projet si j’estime qu’il n’est pas viable », prévient Gael Boutry.

Tendances d’avenir

Après avoir travaillé plusieurs années sur des développements de produits solides, le formulateur se penche aujourd’hui sur de nouveaux concepts.

« Nous avons fait des émulsions en stick comme le Hyalustick développé avec Superga et Cosmogen, une émulsion solide qui implique que le pack soit bien étanche. Mais les solides coulés à chaud, comme les shampoings ou baumes démaquillants, sont pour moi une aberration écologique. Certes, il y a moins d’emballages, mais les matières premières utilisées ont des processus de fabrication très polluants, il faut aussi monter en température puis il faut refroidir… alors que pour le format poudre, tout est un process à froid qui demande beaucoup moins d’énergie », explique-t-il.

Ses faveurs vont donc plutôt aux formats poudres à reconstituer, « à condition de travailler avec des gens qui maitrisent parfaitement la technologie de compactage de la poudre », précise Gael Boutry. « Mais il y aura une limite en termes de sensorialité, et de distribution, il n’y a pas beaucoup de solutions pour distribuer la poudre. Dans cette optique, nous travaillons en amont avec des fournisseurs de packagings pour pouvoir les aider à élaborer le pack de demain pour des applications poudres, en leur exprimant toutes nos problématiques formulatoires ».

Parmi les grands axes de travail de Global Beauty Consulting, figurent également l’utilisation d’ingrédients fermentés issus de l’upcycling et l’apport des biotechnologies pour les matières premières de commodité.

« Aujourd’hui, nous sommes encore très limités en termes d’ingrédients naturels fonctionnels, car la biotechnologie sert surtout le développement d’actifs. Les fournisseurs d’ingrédients vont de plus en plus travailler sur ce point, mais selon moi, la bonne voie, c’est aussi de travailler avec des produits obtenus par synthèse, mais qui n’ont pas d’impact sur l’environnement et qui vont être biodégradables. Si tout le monde y va, nous n’aurons pas assez d’ingrédients naturels pour tout le monde », prévient le dirigeant.

Une volonté de recherche d’alternatives qui selon lui repose impérativement, à l’échelle industrielle, sur la prise en compte du combo formule/process. « C’est bien de faire de belles formules en laboratoire, mais c’est mieux de ne pas oublier la partie process, de fabrication et de conditionnement », conclut Gael Boutry. Bref, une vision globale de la formulation.