Les produits cosmétiques mis sur le marché français ne sont pas assez contrôlés. C’est le diagnostic posé par la Cour des comptes dans un récent rapport sur les activités de l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) [1].

En effet, si de réels progrès ont été faits dans le contrôle des médicaments (pharmacovigilance), la Cour des comptes estime que le contrôle des dispositifs médicaux (matériovigilance) et des produits cosmétiques et de tatouage (cosmétovigilance) - également confiés à l’ANSM - accuse d’importants retards. En ce qui concerne précisément les cosmétiques, le contrôle reste même insuffisant.

« De son propre fait et en grande partie par manque de moyens, l’agence a fait le choix d’affecter ses moyens à d’autres priorités, laissant de fait ce secteur très insuffisamment suivi », écrit la Cour des comptes au sujet du contrôle des cosmétiques mis sur le marché français. « Même si les signalements relatifs aux produits cosmétiques et de tatouage apparaissent mineurs en nombre, il importe de mettre un terme à cette situation de quasi-abandon, dans un secteur qui n’est pas exempt de risques », ajoute la juridiction financière.

Parmi les options envisagées pour prévenir d’éventuelles crises futures, le gouvernement réfléchirait au transfert de la vigilance des cosmétiques et des produits de tatouage à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), experte des substances chimiques. La surveillance du marché et le contrôle des produits finis pourraient, quant à eux, être confiés à la direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Dans tous les cas, la Cour des comptes estime que le « renforcement des moyens de contrôle de ces produits est indispensable pour assurer leur pleine sécurité, eu égard aux risques que leur utilisation est susceptible de comporter ». La Cour évalue le coût du renforcement de ce contrôle à « l’équivalent de quinze effectifs en équivalents temps plein », soit environ 1 million d’euros.