Premium Beauty News - Le vernis à ongles semble avoir été épargné par la crise.

Pierre Miasnik - C’est un fait que le vernis est à la mode et qu’il l’est même de plus en plus. Ce marché affiche en Europe en 2009 un taux de progression à deux chiffres et cela ne semble pas fléchir, bien au contraire. Pour notre part, notre chiffre d’affaires consolidé a opéré un bond de 20 % entre 2008 et 2009 et la progression devrait être encore supérieure en 2010.

Premium Beauty News - Depuis votre création en1977, votre stratégie se déroule avec la régularité d’un métronome. En 1996, précurseur, vous vous implantez au Mexique. En 1999, vous êtes en Inde. En 2000 au Japon et l’année suivante, aux États Unis. Qu’elle est la prochaine étape ?

Pierre Miasnik - Comme beaucoup de monde, nous sommes évidemment attentifs à ce qui se passe en Amérique du Sud, en particulier au Brésil. Et cette année pourrait bien être celle de notre implantation sur ce continent. Mais nous avons aussi de l’ambition pour nos unités de production principales et historiques en France à Maintenon et à Plaisir. Nous venons enfin d’obtenir les droits d’utilisation d’un grand terrain adjacent pour la première qui a, de surcroît, bénéficié récemment d’un investissement très important en matière de sécurité de production. Quant à l’usine de conditionnement de Plaisir qui emploie 95 personnes dont onze au contrôle qualité, elle va recevoir deux nouvelles lignes en juin prochain. Notre unité en Inde est en cours d’extension avec la construction d’un nouvel outil de production qui tient compte des problèmes inhérents au climat et qui permet de mettre l’usine au niveau nécessaire en matière de qualité pour accompagner le développement inexorable du marché.

Premium Beauty News - Vous revendiquez le fait de ne produire que du vernis à ongles ! Pourquoi ?

Pierre Miasnik - C’est très simple ! On ne fait bien que ce que l’on sait faire ! Ce métier est déjà suffisamment complexe et difficile pour satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante, pourquoi voulez-vous que nous allions sur d’autres métiers et limiter nos capacités d’investissement dans notre cœur de métier ?

J’affirme même que notre position « mono-produit » ne peut que rassurer et conforter nos actuels et futurs clients. D’autant qu’on nous demande aujourd’hui le zéro défaut et que seule une entreprise entièrement dévouée à son métier peut prétendre l’assurer. Savez-vous, par ailleurs, que vingt personnes sur un effectif total de 85 personnes travaillent au quotidien chez Fiabila Maintenon au service recherche et développement. Très peu d’entreprises peuvent en dire autant. Et nous sommes assez fiers d’avoir créé des normes de contrôle qui sont devenus de véritables « standards ».

Premium Beauty News - En matière de vernis à ongles c’est un peu le « toujours plus » ?

Pierre Miasnik - En caricaturant, oui ! C’est effectivement « toujours plus » ! Et cela commence par « toujours plus » de contraintes et de réglementations en matière de composants, de normes de fabrication et de niveau de pureté.

Vous n’imaginez pas la complexité de notre métier dont les fondamentaux sont sans cesse remis en cause au gré de telle ou telle décision administrative de tel ou tel pays dont les intentions ne sont évidemment pas toujours liées à la protection des utilisateurs mais qui constituent des barrières techniques douanières. En ce qui nous concerne, nous avons mis en place des procédures extrêmement contraignantes à tous les niveaux de notre production pour garantir la conformité totale de nos produits aux législations et normes en vigueur dans le monde entier.

Premium Beauty News - On parle de plus en plus de vernis à l’eau. Qu’en pensez-vous ?

Pierre Miasnik - Nous avons déposé deux brevets de vernis à l’eau et nous continuons, bien sûr, à travailler le sujet. Mais il faut savoir que plus les performances des vernis solvantés progressent en matière de facilité d’application, de temps de séchage, de brillance et de tenue et plus le fossé s’agrandit tout naturellement avec les vernis à l’eau. D’autant plus que les vernis « bio sourcés » à quelque 85% seront disponibles dès l’enregistrement de nos brevets.

Concernant les axes de développements, on peut citer nos efforts de recherche pour améliorer la performance des soins des ongles et le dépôt d’un brevet sur l’utilisation des aldéhydes, et enfin, nos efforts de recherche en matière de polymères grâce à un nouveau département créé depuis six mois à Maintenon.