Alexandre Miasnik, Fiabila

Premium Beauty News - Quelles sont les innovations majeures de l’activité Fiabila pour cette année ?

Alexandre Miasnik - Paradoxalement, alors que les consommatrices recherchent de plus en plus de pureté, de naturalité et de sécurité, les vernis « gels » ou « semi-permanents » se sont très fortement développés dans la plupart des pays. Or, ces produits, chargés notamment en monomères, sont sans aucun doute dangereux et ne respectent ni la règlementation cosmétique, ni la plupart des « blacklists » des marques reconnues sur le marché du vernis. Leurs films occlusifs de l’ongle engendrent un risque d’allergies et de dommages pour l’utilisatrice autant qu’un risque de réactions cutanées ou respiratoires pour les manucures.

Pour Fiabila, développer des formules alternatives utilisant des matières premières sûres est au cœur de notre stratégie R&D depuis de nombreuses années. Nous avons donc renforcé le développement de techniques réactives aux UV excluant les monomères et offrons deux gammes de produits, Sun Prodigy qui réagit aux UV naturels à utiliser chez soi, et Salon Prodigy à vocation plus professionnelle qui s’applique sous lampe. Les deux peuvent atteindre des tenues qui peuvent aller jusqu’à 15 jours sans difficulté et qui se démaquillent facilement à la maison.

En parallèle, nous continuons à amener les formules dites « conventionnelles » à un haut niveau de performances, en tout cas en l’état actuel des recherches et des matières premières disponibles.

Premium Beauty News - Le soin des ongles semble également être dans une dynamique forte, est-ce un axe de développement pour Fiabila ?

Alexandre Miasnik - Les soins sont essentiels. Toutes les femmes ou presque sont concernées par des problèmes d’ongles cassants, affaiblis, secs, etc.

L’utilisation des gels aggrave cela, d’autant que pour couvrir l’état de leurs ongles après la dépose, elles le masquent souvent par une nouvelle application. L’ongle est donc privé d’oxygène pendant des semaines et son état se dégrade. La fermeture des salons en période de confinement et l’impossibilité de retirer le produit, a encore amplifié le problème.

Il y a bien une grande demande pour des soins permettant de retrouver un ongle fortifié. Nous avons donc développé des gammes complètes de produits destinés à réparer et à nourrir les ongles, intégrant notamment des actifs naturels, vitamines, huiles végétales et extraits de fruits. Bien que ces soins restent des produits cosmétiques et non médicaux, nous nous assurons de leur efficacité par des tests systématiques sur des panels de consommatrices.

Et pour apporter de l’attractivité à ces gammes souvent transparentes dans les rayons, nous les avons colorées et pour certaines légèrement parfumées, ajoutant ainsi au plaisir d’utilisation des consommatrices, notamment les plus jeunes.

Premium Beauty News - La notion de naturalité a t-elle encore évoluée dans le segment des vernis à ongles ?

Alexandre Miasnik - La naturalité est une notion qui se perd au milieu de beaucoup d’autres : bio, biosourcé, clean, vegan, etc. En réalité, les consommatrices et même parfois les marques sont souvent perdues et même trompées. Offrir par exemple un vernis semi-permanent bio n’enlève en rien à sa dangerosité car les matières premières allergisantes sont toujours présentes.

En matière de vernis à ongle, la naturalité signifie le plus souvent que l’on va remplacer des matières premières autrefois dérivées du pétrole par des produits dérivés de l’agriculture, tout en conservant strictement les mêmes performances. C’est une avancée importante et aujourd’hui la plupart des lancements de gammes concernent des produits d’origine naturelle.

Premium Beauty News - Beaucoup de marques conventionnelles revendiquent une composition en partie naturelle, quel est votre point de vue ?

Alexandre Miasnik - Le plus important est la sécurité des consommatrices. La règlementation cosmétique européenne et beaucoup d’autres ont fortement contribué à purger le marché des produits contenant des substances nocives, et c’est tant mieux. Chez Fiabila, la recherche d’ingrédients de plus en plus purs nous a notamment amenés à contribuer au développement de matières premières d’origine naturelle dans nos formules.

Premium Beauty News - Qu’en est-il des process de fabrication ? Sont-ils pris en compte par les marques dans leur quête du clean ?

Alexandre Miasnik - C’est un sujet crucial, les exigences de nos clients dans ce domaine sont extrêmes. Le vernis à ongle est un produit très technique et sa fabrication requiert beaucoup de savoir-faire. L’enjeu est double : suivre un process qui assure les spécifications et les performances requises et, plus récemment, respecter des normes de fabrications très exigeantes.

Chez Fiabila nous avons ainsi équipé nos trois principaux sites, en France, aux USA et au Brésil de systèmes totalement automatisés pour la fabrication des bases suspensives et nous sommes les seuls à disposer de ces équipements. Nous livrons donc à nos clients des produits d’une incroyable constance dans la qualité, nous évitons les risques de contamination et nous réduisons au maximum les émissions polluantes.

Premium Beauty News - Le marché mondial du vernis semble avoir profité des confinements. Cela se confirme-t-il ?

Alexandre Miasnik - Les femmes n’ont pas cessé de se maquiller et ont continué d’acheter des produits. Les nuances sont ensuite géographiques. En tout cas, il est clair que beaucoup de femmes habituées des salons ont appliqué elle-même leur vernis à la maison !