Premium Beauty News - Quelle est la principale mission de COSMEBIO aujourd’hui ?

Betty Santonnat - Notre mission prioritaire est d’accompagner et de soutenir les marques de cosmétiques biologiques et naturelles, notamment via la promotion de nos labels. L’association COSMEBIO, qui a été créée par une dizaine de fondateurs, regroupe aujourd’hui plus de 400 membres, français pour 90% d’entre eux, mais aussi internationaux. La croissance du nombre de membres s’est faite naturellement, de concert avec la progression de la demande des consommateurs.

Dès l’origine, l’objectif était de permettre au marché de décoller en apportant de la clarté aux consommateurs par la définition du bio en cosmétique. Nous avons impulsé la créations de référentiels, via des organismes spécialisés, Ecocert et Qualité France/Bureau Véritas. Pour bénéficier du label COSMEBIO, il faut respecter l’un de ces référentiels, être membre de l’association et donc respecter sa charte, qui impose des engagements supplémentaires, sur le plan éthique notamment. Nous demandons aussi un véritable engagement, pour qu’une marque puisse devenir membre de l’association il faut au moins que 20% de sa gamme soit certifiée.

Une autre mission importante consiste à accompagner et professionnaliser les adhérents. Ceux-ci doivent par exemple à participer au minimum à une session de formation parmi celles qui sont proposées par COSMEBIO.

Aujourd’hui, notre ambition est aussi de mieux faire connaître notre label à l’international.

Premium Beauty News - La progression du marché des cosmétiques biologiques n’a-t-elle pas été décevante ?

Betty Santonnat - La croissance de ce marché a été très soutenue au cours des dernières années, elle a permis l’émergence de nombreuses marques et le développement de nombreuses innovations. Aujourd’hui, le marché continue à croître, même si le rythme est plus faible. La déception tient à la faible part de marché des cosmétiques biologiques et naturelle, qui ne dépasse pas 5% en France, et rarement plus ailleurs. La priorité des marques est de conquérir de nouveaux clients et l’association COSMEBIO doit les soutenir dans cet objectif. Il faut faire converger la forte sensibilisation des consommateurs vis-à-vis des questions éthiques et environnementales avec l’acte d’achat.

Aujourd’hui, la cosmétique biologique pâtit des déceptions nées de ses débuts, quand des consommateurs habitués aux textures et aux formules conventionnelles ont pu être surpris par des produits naturels qui ne parvenaient pas toujours à s’aligner sur les textures de leurs concurrents. Mais aujourd’hui, la qualité des formulations a énormément progressé, notamment parce que beaucoup plus de substances biologiques sont à la disposition des laboratoires. Il y a une méconnaissance de ce que proposent vraiment les marques de cosmétiques biologiques et naturelles, avec beaucoup d’idées reçues. Il ne faut pas oublier que la plupart d’entre elles, 85% de nos adhérents, sont des PME ou des TPE qui ne disposent pas de gros moyens de communication.

Notre rôle est donc d’autant plus important. Nos actions collectives visent à montrer que la cosmétique bio peut séduire. Le discours a trop souvent été technique.

Premium Beauty News - Le lancement en septembre du label Nat est une réponse à ces idées reçues ?

Betty Santonnat - C’est une réponse à un nouveau besoin du marché. Ce label s’appuie sur le nouveau référentiel COSMOS, qui harmonise les différents labels européens. COSMOS prévoit une catégorie « cosmétique naturel » qui n’existait pas vraiment en France à ce jour, alors qu’elle est très forte en Allemagne. Le bio a été un déclencheur, il a permis une prise de conscience. Mais son impact sur les esprits et sur les marques a été beaucoup plus fort que sa part de marché réelle. Pour certains consommateurs, c’est un choix perçu comme « extrême ». Le marché du naturel semble plus porteur mais encore faut-il définir ce qui est naturel et créer de la confiance en éliminant le greenwashing. C’est l’objectif du label Nat. Pour bénéficier du label Nat, il faut être conforme aux spécification techniques du référentiel COSMOS et adhérer aux valeurs de la Charte éthique COSMEBIO en devenant membre de l’association.

Pour le bio comme pour le naturel, la certification reste la seule garantie fiable pour le consommateur. Ils répondent à de vrais besoins. Ce sont des produits plus durables, avec un moindre impact environnemental, ce sont aussi des produits rassurants pour le consommateur.