Les cosmétiques solides incarnent-ils la routine beauté du futur, à la fois bonne pour la peau et pour la planète ? Leur promesse : en finir avec les flacons à gogo et les formules à rallonge, pour laisser place à des shampoings, soins, dentifrices, et savons sans emballages, ni conservateurs, pour une nouvelle gestuelle beauté 100% responsable.

Naturels, écolos, économiques

En pratique, ce qui est présenté comme une innovation ressemble parfois à un retour en arrière. Les cosmétiques ne dérogent pas à la règle puisque l’on observe depuis quelques années le retour des savons solides qu’utilisaient nos parents, grands-parents, et arrière-grands-parents. Et pour la bonne cause, puisque ces savons ne nécessitent aucun emballage plastique et peuvent être respectueux de la peau s’ils sont correctement formulés. Pour beaucoup de consommateurs, cela signifie de plus en plus souvent « choisir un produit se revendiquant naturel  ».

Plus en détail, les savons solides ne contiennent quasiment pas d’eau contrairement aux gels douche liquides, ce qui est bénéfique pour la planète et permet aussi de se passer de conservateurs. Les listes d’ingrédients sont ainsi largement simplifiées, ce qui là encore rassure les consommateurs.

Autres avantages, leur format est plutôt nomade et multifonctionnel, avec des versions pouvant s’adapter au visage et au corps. Dans l’esprit des consommateurs, ils permettent ainsi de limiter la surconsommation.

Multiplication des lancements

Si les plus connus - et parmi les plus anciens - sont les savons d’Alep et les savons de Marseille, composés d’huile végétale en majorité, il existe aujourd’hui pléthore de savons solides déclinés dans des versions ludiques pleines de pep’s, comme l’a montré la marque Lush, connue pour ses cosmétiques solides colorés aux formes diverses et variées.

Si des marques spécialisées ou de niche (Lamazuna, Les savons de Joya, Comme Avant) on fait figure de pionnières, on observe ces derniers mois une multiplication des lancements par des marques et enseignes grand public comme Garnier (shampoings solides), ou Love Beauty and Planet (savons et shampoings).

Et les savons ne sont d’ailleurs désormais plus les seuls à adopter ce format "novateur" puisque toute la salle de bain peut aujourd’hui potentiellement passer au solide, du nettoyant pour le visage au shampoing et à l’après-shampoing en passant par le démaquillant, le déodorant, et même le dentifrice. Sans compter que les tutoriels do it yourself se multiplient sur la toile.

Défis de formulation

Mais pour les marques, les défis restent nombreux. Si ces formats séduisent pour la douche, la toilette et l’hygiène, les essais en soin sont encore décevants en termes de sensorialité.