À la demande des marques, les fabricants ont rapidement enrichi ou ajusté leur catalogue, de manière à proposer à coût contenu, différentes alternatives aux essais de rouges à lèvres, fonds de teint ou parfums, traditionnellement pratiqués à partir d’un produit vente à usages successifs. « Ce n’est plus possible aujourd’hui, nous avons donc travaillé sur des propositions qui soient hygiéniques et personnelles à la demande de nos clients », confirme Isabelle Louis, directrice marketing d’Arcade Beauty.

Le maquillage en première ligne

Pour permettre l’essai d’un rouge à lèvres, les fournisseurs proposent différentes gestuelles. Livcer reprend celle de l’application du produit vente avec une innovation, le Livstick.

Aude de Livonnière, Livcer

L’échantillon se présente sous la forme d’un bâtonnet en bois dont les extrémités sont enduites d’une légère dose de rouge à lèvres, le tout glissé dans un blister unitaire. « Le cahier des charges des marques était très simple, il fallait que ce soit visuel, peu encombrant pour qu’on le range facilement dans les tiroirs, peu cher et le plus green possible », explique Aude de Livonnière, dirigeante de l’entreprise. Personnalisable, le blister est composé de matériaux recyclables et le bâtonnet est en bois. Livstick est disponible en blister unitaire ou sous forme de barrette de 6 batons prédécoupés, il peut se ranger dans des tiroirs, présentoirs ou dans les sacoches des démonstratrices.

Pour développer ce nouveau produit, Livcer a investi dans un nouvel outil de production qui sera opérationnel en août prochain pour une mise sur le marché en septembre.

De son côté, Orlandi mise sur le format carte, distribué à partir d’un sabot ou dispenser en carton, et ce pour différents types de produits. « Le consommateur prend la carte, l’essaie sur place ou l’emporte, c’est une solution nomade qui s’adapte selon les techniques, au parfum, au soin ou au maquillage », déclare Philippe Ughetto, senior vice-président d’Orlandi.

Philippe Ughetto, Orlandi

Concernant le rouge à lèvres, l’entreprise compte déjà beaucoup de demandes pour le produit Color Kiss. Cette carte se plie en son milieu, l’utilisatrice la mord en posant ses lèvres, ce qui applique le rouge à lèvres. Dans un autre format, le TouchUps est un applicateur biodégradable se présentant sous la forme d’une gélule de cellulose en forme de mini rouge à lèvres, que l’on applique directement selon la gestuelle habituelle d’un bâton.

Toujours pour le maquillage, Orlandi adapte son innovation V-Shapes aux fonds de teint et autres formules fluides (parfums huile, crèmes, scrubs, shampoings, …). Lui aussi en format carte et à usage unique, le V-shapes s’ouvre d’une seule main en exerçant une pression à chaque extrémité pour former un V. La pliure entraîne l’ouverture d’un opercule qui permet au produit de sortir proprement avec un dosage maîtrisé, quelle que soit la viscosité. La restitution du contenu est proche de 100% et il est disponible en 4 versions : standard, compostable, biosourcé à 80% ou mono-matériau recyclable. « Au delà du test en boutique, l’intérêt du V-Shapes est qu’il est multicanal selon son format ou sa contenance, que ce soit en presse, retail, ou digital sampling », ajoute Philippe Ughetto.

Chez Arcade Beauty, même démarche de recherche et développement à partir du catalogue existant, pour la mise en application rapide d’un geste unique et sécurisé.

Isabelle Louis, Arcade Beauty

Pour les lèvres, le Kiss-A-Peel, répond en tous point à la demande. Cette cartonnette dispose d’une dose de rouge à lèvres en forme de bouche que l’on embrasse une fois pliée.

Pour aller plus loin dans la présentation des larges variétés de tons proposés par les marques, Arcade Beauty a également pensé à une nouvelle présentation d’étiquettes/doses à détacher, tant pour les lèvres que le teint ou les yeux.

« Les conseillères de vente vont avoir un rôle encore plus marqué, en accueillant la consommatrice à l’entrée du magasin et en le guidant tout au long de son parcours pour qu’il ne touche pas les produits en boutique. Pour l’accompagner dans cette démarche, nous avons pensé à un classeur aux couleurs de la marque avec de planches d’essais couleurs », explique Isabelle Louis. Le grand intérêt de cette technologie d’étiquettes avec dosage du produit est de multiplier l’éventail des couleurs tout en limitant l’encombrement pour les distributeurs contraints au manque d’espace.

Découvrir le parfum autrement

Exit les flacons testeurs pouvant entrainer des risques sanitaires en boutiques, les fournisseurs inventent de nouvelles solutions sécurisées. Comme IDScent qui, à partir de sa technologie de papier pré-parfumé et sans alcool, décline le Scentest, le Scentouch et le Scentweave. Le Scentest est une touche à sentir déjà parfumée qui peut être distribuée par la conseillère ou en libre service. Uniquement en papier, elle est écoresponsable. Le Scentouch est une nouvelle gestuelle reprenant celle de l’ouverture d’un flacon sur le principe de la touche pré-parfumée. L’utilisateur sort la touche du flacon en carton pour la sentir ou l’appliquer sur la peau. Le Scentweave est un ruban pré-parfumé que la cliente peut nouer à son bras pour une immersion parfumée sur plusieurs jours. « Même en dehors du contexte sanitaire actuel, les nombreux sprayages en points de vente sont un vrai problème pour les conseillères et pour la qualité de l’air. Nos solutions déjà parfumées et sans alcool sont une réponse adaptée à cette problématique », explique Hélène Grenier, responsable commerciale d’IDScent.

Le principe des blotters (cartes en papier) ou étiquettes pré-parfumées, se retrouve chez la plupart des fabricants. Arcade Beauty propose le Scent Talker, un distributeur en carton dont le consommateur tire un Scentstrip, une bandelette avec le parfum encapsulé. Orlandi, outre le V-shapes, décline également différents formats de stickers en bobines, blotters et cartes.

Économique, écoresponsable, personnalisable, rapide à mettre en place, ce mode de distribution par la conseillère ou en display permet aux consommateurs de découvrir rapidement le produit en boutique ou chez soi.

Le digital prend son élan

Les plateformes digitales gérées par les fabricants comme Arcade Beauty ou Orlandi, trouvent en cette période tout leur sens. À la suite de campagnes réalisées par les marques sur les réseaux sociaux, les échantillons sont directement envoyés à domicile sur la demande de l’utilisateur pour une expérience plus personnalisée.

« C’est une manière de s’installer dans une démarche encore plus rassurante de test sans contact puisque l’on reçoit l’échantillon chez soi. De plus, le consommateur, au cœur des préoccupations de la marque, est dans une perception bienveillante », assure Philippe Ughetto. « Aujourd’hui, nous ne sommes plus un simple fabricant d’échantillons, mais un pure player de la découverte qui intègre l’expérience client, la collecte et l’optimisation de données, et la livraison à domicile », poursuit-il.

Un bilan confirmé par Hélène Grenier. « C’est le client qui demande l’échantillon, il est donc en attente du produit et sa perception va être positive. Nos solutions de e-sampling sont à plat, sans liquide et sans alcool ce qui permet d’avoir des coûts intéressants, une portée large et des exportations simplifiées », ajoute-t-elle.